Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Tarot et Kabbale

Cet arcane correspond au Satan dont parle la Bible, au Seth dans son aspect négatif dont parlent les Egyptiens. Si nous décomposons kabbalistiquement le nombre 15, nous obtenons 1 + 5 = 6. Nous savons déjà que le 6, en lui-même, est le sexe ; ceci signifie que dans le sexe se trouve la plus grande force qui puisse libérer l’homme, mais aussi la plus grande force qui puisse le rendre esclave.

Rappelons-nous la constellation d’Orion des Egyptiens ; il est évident que cette constellation est gouvernée par douze grands Maîtres. On dit ésotériquement que ces douze Maîtres se donnent la main entre eux, mais que le sixième est toujours absent, ce qui signifie que pour parvenir à l’autoréalisation, il est nécessaire de déchirer le voile d’Isis ou, en d’autres mots, le voile adamique sexuel.

Ce n’est qu’en nous libérant du sexe de manière absolue qu’on peut parvenir à la libération finale. Le problème, dans tout ceci, se rapproche du dicton qui dit : « Vouloir vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué », en parlant de toutes les écoles qui prêchent qu’il faut se libérer du sexe, sans même avoir fabriqué les corps solaires.

Il faut d’abord fabriquer les corps solaires, et ensuite il faut renoncer au sexe, c’est l’endroit des choses et les choses à l’endroit. Dans le travail, il y a d’abord l’aspect animal, puis l’aspect spirituel.

La constellation d’Orion a une influence marquée sur l’étoile atomique qui guide notre intérieur, qui est l’Ain-Soph Paranishpana, notre étoile intime. Comme l’a dit un Maître : « Je lève les yeux vers les étoiles qui doivent me venir en aide, mais je me guide toujours sur mon étoile, celle que je porte en mon intérieur ».

L’Arcane 15 du tarot est le Moi pluralisé, qu’on appelle ésotériquement Satan.

Le signe de l’infini est très important, il correspond à huit Kabires qui gouvernent toute la création, toute la nature ; ils sont les régents de la vie universelle, ils gouvernent notre planète Terre. Mais ils ont leurs antithèses, qui sont les huit dignitaires de la Loge noire, les huit anti-Kabires, deux à l’Orient, deux à l’Occident, deux au Nord et deux au Sud.

Nous les mentionnons parce qu’ils appartiennent à l’Arcane 15, au Typhon-Baphomet, au Satan. L’ésotériste doit savoir se défendre contre ces huit anti-Kabires, c’est pour cela qu’existent les conjurations et tout l’ésotérisme de la Haute-Magie.

Ceux qui travaillent dans la Haute-Magie doivent se protéger à l’aide du cercle magique ; ils doivent savoir utiliser la vipère sacrée pour faire fuir les ténébreux ; les anciens Egyptiens la projetaient du coeur. Il faut savoir invoquer Ra pour se défendre contre les huit anti-Kabires de la Loge noire, car de la même manière qu’il existe des cristallisations des adeptes de la Loge blanche, il existe également des adeptes de la Loge noire, de la main gauche, avec tous leurs pouvoirs.

Cette sorte d’adeptes ténébreux cristallisent à l’aide du tantrisme noir, dans lequel existe la même connexion Lingam-Yoni, mais avec émission de l’Ens-Seminis. Les huit anti-Kabires sont les huit cristallisations de l’hydrogène SI-12 de l’Ens-Seminis dans sa forme négative fatale.

On dit que lorsque l’adepte gagne la bataille, il se réfugie dans l’oeil d’Horus et qu’il est recouvert d’un triple voile, à l’abri des démons rouges de Seth qui ne peuvent plus rien contre lui ; il devient invisible pour eux. Il est clair que ceci n’est rien d’autre que le Moi pluralisé de chacun, qui est une légion de démons. Il ne fait pas de doute que tous ces diables sont des personnifications vivantes de nos propres erreurs et défauts psychologiques.

Il est bon de savoir que parmi ces démons, le plus difficile à vaincre est celui de la luxure, il est le défaut principal, représenté dans l’Arcane 15 du Tarot par la passion sexuelle ou luxure.

L’Arcane 15 représente la passion parce que celle-ci est fondée sur le Modus Operandi du feu luciférien, elle constitue le fonctionnalisme de ce même feu.

En résumé, il existe deux grands feux : le feu sacré de Kundalini qui monte par l’épine dorsale, et la Kundartigateur qui descend, qui se précipite aux enfers.

La Kundalini est le serpent d’airain qui guérissait les Israélites dans le désert, celui que Moïse éleva sur la verge. Le feu Kundartigateur est le serpent tentateur de l’Eden, qui descend aux enfers atomiques de l’homme. Dans la sagesse égyptienne, le serpent tentateur reçoit le nom d’Apopi ; dans les rituels de l’Ancienne Egypte, on le représentait fait de cire, la tête vers le bas, et c’est ainsi qu’on l’exorcisait, qu’on le conjurait.

Contre ce serpent tentateur de la passion sexuelle, contre l’horrible Apopi, l’initié doit lutter épouvantablement, c’est une lutte à mort.

Le feu négatif d’Apopi est l’aspect négatif de la Prakriti, c’est-à-dire Kali, qui prend l’aspect d’une horrible vipère qui rampe dans la boue (voir la vie de Krishna) ; si nous voulons la vaincre dans le cosmos, nous devons la vaincre à l’intérieur de nous-mêmes.

Le fondement vivant de la passion animale se trouve dans ce feu luciférien du serpent Apopi, et la cristallisation de ce Fohat (feu) négatif luciférien est personnifiée dans ces démons rouges, dans ce Moi pluralisé. C’est dans le feu sexuel luciférien qu’existent les démons rouges de Seth.

Si nous voulons dissoudre le « Moi », il faut commencer par en finir avec la luxure. Si on enlève l’eau aux poissons de la mer, ils meurent ; si on enlève à nos Moi le feu luciférien, ces Moi meurent. Il faut en finir avec l’aliment dans lequel ils vivent.

Les enfers atomiques de l’homme sont une réalité. Les guerres se gagnent sur le champ de bataille, et nous devons gagner celle contre les démons rouges. L’Arcane 15 signifie le travail avec le démon, au moyen du phallus-Osiris et de l’utérus-Isis dont s’est approprié Satan ou Seth. Le phallus des dieux est en or pur. Il est nécessaire de déraciner tout ce qui a une saveur de passion animale.

Dans les anciens mystères, chez les illuminés gnostiques rosicruciens, il y avait une cérémonie d’initiation où le néophyte, soumis à des épreuves, était conduit à un certain endroit les yeux bandés. Le plus intéressant, c’est que lorsqu’on lui enlevait le bandeau, il se retrouvait dans un salon éclairé au centre duquel tous se trouvaient autour d’un bouc, sur le front duquel brillait le Pentalphe entre ses grandes cornes. On ordonnait au néophyte d’aller embrasser le derrière du Diable, c’est-à-dire la queue ; en contournant l’animal, il se retrouvait avec une belle dame, qui lui souhaitait la bienvenue en le prenant dans ses bras et en lui donnant un baiser sur le front : il avait alors triomphé. Mais s’il s’opposait, il avait alors échoué et on le sortait alors de l’enceinte, sans que le néophyte ne connaisse le secret.

La dame qui l’embrassait représentait Isis, la Mère divine, et elle l’embrassait sur le front comme pour lui dire : « L’heure est venue pour toi de travailler avec le serpent sacré ». Il faut voler le feu au Diable, au bouc, par la transmutation des métaux vils en or, afin de nous convertir en dieux ; voilà le mystère de l’Alchimie, il faut éliminer ce bouc.

Chaque défaut, il faut le changer, le tuer, pour sue naisse une vertu, voilà l’objet de la phrase Solve et Coagula. Les dieux surgissent de l’abîme et se perdent dans l’Absolu.

Le mage se charge de pouvoir dans les organes sexuels, car là se trouve le Laboratorium-Oratorium du Troisième Logos.

Synthèse : il existe dans le monde d’Assiah des millions de loges noires ; les magiciens noirs les plus dangereux de l’univers existent dans le monde mental ; tout occultiste qui recommande l’éjaculation séminale est un magicien noir ; tout fornicateur est un magicien noir, toute association de fornicateurs forme une loge noire ; nos disciples doivent apprendre à conjurer les ténébreux pour les faire fuir terrorisés, et à utiliser les Conjurations des Quatre et des Sept, il faut conjurer les ténébreux avec l’épée.

Ce chapitre est tiré de Tarot et Kabbale (1978, posth.) par Samael Aun Weor.

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