Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Les Trois Montagnes

Le cinquième Travail d’Hercule, le Héros solaire, fut la chasse et la destruction des oiseaux anthropophages et ténébreux qui habitaient le lac Stymphale et tuaient les hommes avec leurs plumes de bronze qu’ils lançaient, à la manière de flèches mortelles, contre leurs victimes sans défense.

Ostensiblement, ce travail se trouve intimement lié à la constellation des Poissons, maison de Neptune, le Seigneur de la Magie pratique.

Sans conteste, ces oiseaux anthropophages sont les cruelles harpies citées par Virgile, le poète de Mantoue.

Pour le bien de la grande cause pour laquelle nous, les frères du Mouvement gnostique, luttons tous, je vais retranscrire maintenant quelques paragraphes de l’Enéide.

Nous approchons des îles Strophades, qui se trouvent dans la mer Ionienne et où habitent les immondes harpies (sorcières horripilantes, djinns noirs), monstres à la tête et au cou de femmes, autrefois jolies demoiselles, mais qui maintenant sont transformées en Furies, dont le contact corrompt quand elles frappent. L’exécrable Séléné les commande, et, pourvues de longues serres, elles ont toujours sur le visage la pâleur de la faim.

Sans penser à elles, nous arrivâmes à cette terre, et, à peine débarqués, rencontrâmes un troupeau de vaches belles et lustrées, qui paissaient sans que personne ne les garde.

Affamés comme nous l’étions, nous ne tardâmes pas à les sacrifier pour rassasier notre appétit de leur viande fraîche. Mais alors que nous étions en plein banquet, les harpies (sorcières) descendirent des montagnes, croassant comme des corbeaux et battant des ailes, et elles approchèrent de notre nourriture leurs bouches immondes.

La viande se corrompit et la puanteur infestait l’air. Alors, nous crûmes qu’il nous serait impossible de les fuir et changeâmes d’endroit, nous réfugiant près des cavernes à l’écart de la plage. Mais pour la seconde fois, comme nous nous disposions à manger après avoir sacrifié de nouvelles bêtes, ces monstres (ces oiseaux anthropophages) revinrent, et abîmèrent de nouveau nos aliments. Remplis de colère, mes hommes se disposèrent à l’attaque et s’armèrent d’arcs et de javelots pour exterminer ces êtres si horribles. Mais leur peau ne se laissait pas traverser par le bronze et leurs flancs étaient invulnérables. Alors l’affreuse Séléné dit en criant tandis qu’elle voltigeait au-dessus de nos têtes :

Pourquoi nous faites-vous la guerre, insensés ?

Les Dieux nous ont faites immortelles.

Nous vous avons attaqués non sans justice parce que vous avez sacrifié de nombreuses vaches de notre troupeau.

En châtiment, je vais vous frapper d’une malédiction. Enée et ses rejetons erreront sur la mer avant de trouver la terre qu’ils cherchent et ils souffriront de la faim.

Ils ne pourront ériger les murailles de leur nouvelle ville tant que de faim, ils ne se trouvent dans l’obligation de dévorer leurs propres mains.

Ces étranges paroles nous remplirent de consternation. Priant les Dieux pour qu’ils écartent de nous de telles menaces, nous abandonnâmes cette triste terre et nous rembarquâmes.

Cet insolite récit occulte et ésotérique s’arrête ici. Continuons maintenant avec les explications.

Beaucoup de ces harpies abyssales, surprises en flagrant délit, ont été capturées avec certains procédés.

Quelques traditions antiques disent : si nous posons sur le sol une paire de ciseaux ouverts en croix et si nous répandons autour de cet instrument métallique de la moutarde noire, n’importe quelle sorcière peut être attrapée.

Ce qui est étonnant, c’est que quelques illustres occultistes ignorent que ces sorcières peuvent éluder la Loi de la Gravitation universelle !

Bien que cette information paraisse étrange, nous affirmons solennellement qu’il est possible de faire passer le corps de chair et d’os dans la Quatrième Dimension.

Il n’est pas du tout étonnant que ces sorcières, avec leurs fainéants, parvenues avec leur corps physique dans la Quatrième verticale (l’hyperespace), puissent léviter et voyager en quelques secondes vers n’importe quel endroit du monde.

Il est évident qu’elles ont des formules secrètes pour s’échapper physiquement de ce monde tridimensionnel d’Euclide.

En termes strictement occultistes, nous pouvons tout à fait qualifier ces harpies sinistres et ténébreuses du titre de djinns noirs, pour les différencier radicalement des djinns blancs.

En dépit de tout ce que dit la science officielle, l’organisme humain, mis dans la Quatrième dimension, peut assumer n’importe quelle figure, changer de forme.

Rappelez-vous, aimables lecteurs, l’exécrable Séléné et ses immondes harpies, les affreux oiseaux des îles Strophades, dans la mer Ionienne.

Un après-midi, peu importe la date, le jour ou l’heure, assis au pied des grilles dans un vétuste cachot, j’étudiais un ouvrage ésotérique.

Le soleil se cachait dans les rouges incendies du crépuscule et la lumière vespérale s’estompait lentement.

Soudain, arrive une chose insolite, j’entends près de moi un éclat de rire fracassant, sarcastique, moqueur, d’une facture féminine.

Il s’agit d’un de ces oiseaux anthropophages qui habitent le lac Stymphale, une Calchone, une sorcière de mauvais augure, une femme des sinistres sabbats.

La perverse fuit et se cache dans les effrayantes ténèbres des mondes infernaux.

Ainsi commence mon intrépide descente dans les entrailles vivantes du Règne minéral submergé martien.

Avant de monter, il est indispensable de descendre, c’est la loi. Chaque exaltation est précédée d’une épouvantable et terrible humiliation.

Annihiler en moi-même ces éléments inhumains, sorciers, ces oiseaux de mauvais augure, fut certainement ma tâche dans le ténébreux Tartare.

Bien que cela paraisse incroyable, par le caractère inhabituel de l’information, il est urgent de savoir que tous les êtres humains sans aucune exception portent dans leurs tréfonds inconscients divers éléments de sorcellerie.

Cela signifie que, dans le monde, il existe de nombreuses personnes qui, sans le savoir, pratiquent inconsciemment la Magie noire.

Sans conteste, les saints eux-mêmes de toutes les religions souffrent l’indicible lorsqu’ils s’autodécouvrent ; alors, ils peuvent vérifier le cru réalisme de ces éléments inhumains qu’ils sont évidement obligés d’éliminer de leur psychisme.

N’importe quel adepte, mystique, ou saint, tant qu’il n’est pas mort radicalement dans tous et chacun des départements du subconscient, est plus ou moins noir.

C’est ici un des grands motifs pour lesquels il ne nous est pas faisable de condamner quiconque. « Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre ».

À cette époque de ma vie, je fus attaqué incessamment et de façon impitoyable par les sinistres oiseaux qui habitaient le lac Stymphale.

Dans les diaboliques salons des ténébreux sabbats, dans les Enfers martiens, je découvris avec étonnement de nombreux frères du sentier rocailleux.

Il s’agissait d’agrégats-sorciers que leurs personnalités humaines ignoraient manifestement.

Une fois conclus mes travaux dans les abîmes minéraux de Mars, je montais victorieux, au cinquième Ciel, le monde de l’Atman, la demeure rayonnante des Vertus.

Ce fut ainsi que je retournais au Ciel de Mars ; je reconquis alors ma place parmi ces êtres sublimes, position divine que j’avais autrefois perdue.

L’objectif de mes travaux dans les Enfers martiens avait été atteint. Les éléments inhumains ayant été éliminés de ma psyché, ma conscience restait libre.

Les fers intellectuels avaient été annihilés et ma conscience libérée, hors de l’horripilante prison du mental où elle était restée si longtemps prisonnière, elle avait obtenu de fusionner, de se mélanger avec Atman, l’Ineffable, mon Être Réel.

Ah ! si les gens comprenaient ce qu’est la prison de l’intellect, s’ils comprenaient qu’ils vivent prisonniers dans le cachot du mental.

Dans un complet bonheur, comme Homme-Esprit, dans le Ciel martien, loin du corps, des affects et du mental, j’allais consciemment, comme un oiseau de lumière resplendissante, antithèse radicale de ces autres oiseaux sinistres du lac Stymphale.

Dans ces moments de bonheur exquis, je dus passer près de nombreuses œuvres symboliques structurées en fer pur.

C’est la région d’Atman l’Ineffable, le monde du réalisme le plus cru ; la dimension des mathématiques.

Dans le monde tridimensionnel d’Euclide, nous ne percevons jamais un solide de façon intégrale, unitotale, ici, nous voyons seulement de façon subjective les angles, les surfaces, etc.

Mais, dans la région brillante d’Atman, non seulement nous percevons les solides de façon intégrale, mais en outre les hypersolides, y compris la quantité exacte d’atomes qui ensemble constituent la totalité de n’importe quel corps.

Incontestablement, dans le Ciel de Mars, nous jouissons réellement de la perception objective la plus complète.

Comme je me sentais heureux dans cette région aux possibilités infinies ! Mais tout n’est pas que fêtes dans la vie, il existe aussi la souffrance, tu le sais.

Le siège du Jugement céleste où s’administre la Justice objective intervient toujours.

Un jour, heureux dans le monde d’Atman, je vis venir à moi un Juge de la Loi de la Katance (le Karma supérieur).

Il s’assit devant une table et moi, avec beaucoup de respect et de vénération, j’eus alors à répondre de ces charges :

« Vous avez critiqué beaucoup de gens dans vos livres », dit le Hiérarque.

Je suis combatif de nature et répondis vivement.

« On le condamne à sept jours de prison » (Telle fut la sentence).

Je dois confesser franchement et sans ambages qu’en entendant la sentence, je fus un peu cynique.

La question me semblait être une stupide affaire de police, comme lorsqu’un garçon se bat avec un autre du même âge et qu’on les met quelques heures en cellule.

Mais alors, dans le plein accomplissement de la sentence, je sentis que ce châtiment était terriblement douloureux.

Sept jours dans l’horrible cachot du mental et après m’en être émancipé.

Sept jours symboliques d’amertume dans la prison effrayante de l’intellect. Aïe ! aïe ! aïe !

Ce chapitre est tiré de Les Trois Montagnes (1972) par Samael Aun Weor.

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