Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Les Mystères Majeurs

La première grande Initiation de Jésus fut aussi simple et naturelle que la naissance humble et innocente d’une fleur de lotus.

Le Boddhisattva Jésus ne convoitait ni initiations, ni pouvoirs, ni titres, ni degrés, ni hiérarchies, ni dignités, ni positions sociales ou divines, ni royaumes, ni or, ni argent. En étant plus que tous les Anges, Archanges, Séraphins, Puissances, etc., il préféra simplement être un homme bon. Quelqu’un a dit : « Il vaut mieux être un homme bon qu’un mauvais Ange ».

Dans ses formes plus compliquées, le Moi devient subtilement envieux, il ne convoite plus de titres de noblesse, mais il convoite des titres divins, il veut que tous l’appellent Maître, il veut des titres hiérarchiques et ésotériques. Il perd des éternités infinies, enchevêtré dans le karma des mondes ; il ne veut plus ni or ni argent, mais il convoite des pouvoirs occultes. Il n’aspire plus aux honneurs ni à la grandeur, mais aux initiations et aux degrés. Il ne convoite plus de seigneuries ni de royaumes terrestres, mais des royaumes internes, des seigneuries et des majestés dans les mondes supérieurs.

Il se réjouit de gouverner des paradis, et bien que cela semble incroyable, il en vient même à se sentir jaloux de sa propre hiérarchie divine et il se convertit en un tentateur ineffable. Il aime gouverner des mondes et des soleils, et il offre ses Edens aux Boddhisattvas de compassion. Il ne veut plus reposer dans des lits douillets et des confortables demeures terrestres, mais il aspire à reposer dans le bonheur ineffable du Nirvana. Ces êtres n’aiment pas le chemin étroit, dur et difficile. Ils jouissent de repos nirvaniques, célestes, tandis que la pauvre humanité souffre et pleure. Et ils nous offrent leurs paradis séducteurs pour nous empêcher d’entrer dans l’Absolu.

En vérité, je vous le dis, bien-aimés disciples, mieux vaut renoncer au bonheur du Nirvana, pour suivre le sentier du devoir long et amer.

Le devoir nous mène droit à l’Absolu, c’est mieux que le bonheur du Nirvana. Ne nous laissons pas succomber à ces divines tentations nirvaniques.

Le Boddhisattva qui renonce aux tentations nirvaniques, aux royaumes planétaires que lui offrent les Dieux tentateurs, et qui renonce au Nirvana (le bonheur céleste) par amour pour l’humanité, est confirmé trois fois honoré et, après des éternités, il gagne le droit d’entrer dans l’Absolu.

L’Absolu est la vie libre dans son mouvement, c’est la suprême réalité, l’espace abstrait qui s’exprime seulement comme mouvement abstrait absolu, félicité sans limites, omniscience totale. L’Absolu est lumière incréée et plénitude parfaite, félicité absolue, vie libre dans son mouvement, vie sans conditions et sans limites.

Nous devons en finir avec le processus du Moi pour avoir le droit d’être de manière absolue. Dans sa forme plus subtilement raffinée, le Moi se transforme en un enfant dangereux. Le Moi de beaucoup de Maîtres nirvaniques nous tente en nous disant : « Abandonne le dur chemin et viens avec nous au Nirvana, où nous sommes heureux ». Touchés de compassion pour notre douleur, ils nous tentent avec le bonheur nirvanique. Le Moi des Anges, Archanges, Séraphins, Puissances, Vertus, Trônes et Hiérarchies de différentes splendeurs, a toujours l’aspect innocent d’enfants pleins de beauté.

Mais ce Moi divin convoite des degrés, des initiations, des pouvoirs, des titres divins, des majestés nirvaniques et des dignités divines. Le Moi divin est le Moi-homme même, suprêmement raffiné. Ecoutez-moi, hommes et Dieux !. Ecoutez-moi, ô anges du Nirvana !. Ecoutez-moi !. Nous affirmons que le chemin long et amer du devoir, qui mène droit à l’Absolu, est mieux que le bonheur nirvanique. Nous qui suivons le sentier du devoir, nous ne voulons pas nous éloigner de ce chemin. Malheur à ceux qui s’écartent de ce dur chemin !. Ils demeureront empêtrés dans le karma des mondes. Nous qui aimons beaucoup l’humanité, nous disons : tant qu’il restera une seule larme dans les yeux des êtres humains, tant qu’il y aura un seul coeur affligé, nous refusons d’accepter le bonheur.

Au lieu de convoiter des degrés, des pouvoirs, des initiations et des dignités divines, nous devons nous efforcer d’être des hommes utiles à l’humanité souffrante. Nous devons nous soumettre à la loi du grand service. Nous devons chercher le travail fécond dans le Grand-OEuvre du Père. Nous devons chercher les moyens pour être toujours plus utiles à la pauvre humanité souffrante. C’est mieux que de convoiter des titres internes, des initiations, des degrés ésotériques et des royaumes planétaires.

La personnalité, l’individualité et le Moi sont les dures chaînes qui nous attachent au dur rocher de la douleur et de l’amertume.

Les Dieux et les hommes sont soumis à la douleur de la vie conditionnée.

Dans l’Absolu, nous passons au-delà du karma et des Dieux, au-delà de la Loi. Le mental et la conscience individuelle ne servent qu’à mortifier notre vie. Dans l’Absolu, nous n’avons pas de mental ni de conscience individuelle. Là, nous sommes l’Etre inconditionné, libre et absolument heureux. L’Absolu est la vie libre dans son mouvement, sans conditions, sans limitations, sans la mortifiante peur de la Loi ; la vie au-delà de l’esprit et de la matière, au-delà du karma et de la douleur, au-delà de la pensée, du verbe et de l’acte, au-delà du silence et du son, au-delà des formes.

L’Absolu est espace abstrait absolu, mouvement abstrait absolu, liberté absolue, sans conditions, sans réserve ; omniscience absolue et félicité absolue.

Nous devons en finir avec le processus du Moi pour entrer dans l’Absolu. Le Moi humain doit entrer dans la maison des morts. Il doit aller à la fosse commune des dépouilles astrales ; il doit se désintégrer dans l’abîme, afin que l’Etre puisse naître, éclatant de majesté et de pouvoir.

Le Moi de beaucoup de Maîtres jouit de ses pouvoirs et dignités ; il se déclare lui-même divin et se revêt de majesté et de beauté ineffables. Le Moi de beaucoup de Maîtres se déshabille comme une prostituée, pour montrer ses formes et ses pouvoirs aux autres, il adore raconter ses visions, afin que les autres l’admirent et le vénèrent ; il parle de ses initiations et raconte ces choses secrètes, il est comme l’avare qui passe son temps à compter son argent, il est comme la fripouille remplie d’orgueil qui parle constamment de sa noble ascendance ou de sa réussite dans les affaires.

Ecoutez-moi, hommes et Dieux !. Les initiations sont des éveils de la conscience, des choses intimes de la conscience ; apprenons à nous taire, à être humbles, à être modestes. L’authentique évolution est dans la conscience, non dans le Moi. Le Moi n’évolue pas, il se complique, c’est tout.

La conscience minérale évolue jusqu’à s’éveiller comme conscience végétale. Chaque atome minéral est le corps physique d’une créature élémentale pleine de beauté ; ces élémentaux minéraux ont un langage, ont leur conscience, et ils sont regroupés en tribus ou familles, ils ressemblent à des enfants innocents. Au-dessus de l’échelle minérale se trouve le royaume sublime des végétaux. La conscience végétale évolue également, jusqu’à s’éveiller comme conscience animale. Chaque plante est le corps d’un enfant élémental qui aspire à entrer dans le règne animal. La conscience animale évolue aussi, jusqu’à s’éveiller comme conscience humaine. Beaucoup plus tard, l’homme s’éveille comme Ange, Archange, etc.

Le Moi n’est qu’une larve, c’est la larve du Seuil, qui devient toujours de plus en plus compliquée. Le Moi est la bête intérieure qui contrôle les quatre corps : physique, éthérique, astral et mental. C’est ainsi qu’est constitué ce monstre que l’on appelle la personnalité.

Le Moi de beaucoup de Maîtres ne veut plus de positions politiques, mais des positions spirituelles ; il adore le rôle de leader et il se bat pour obtenir de hautes positions hiérarchiques à l’intérieur des écoles, loges et mouvements spirituels. Nous devons en finir avec le processus du Moi et avec la personnalité, afin d’avoir le droit d’être. Il nous faut en finir avec l’individualité, pour avoir le droit de recevoir la Couronne de la Justice.

Seule la vie impersonnelle et l’Etre peuvent nous octroyer le bonheur légitime de la grande vie libre dans son mouvement.

Ce chapitre est tiré des Les Mystères Majeurs (1956) par Samael Aun Weor.

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