Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Le Pouvoir Spirituel du Son

En matière de psychologie, nous devons faire une nette différence entre le Moi et l’Etre.

Le Moi n’est pas l’Etre, ni l’Etre le Moi. Tout le monde dit : « Mon être, je pense en mon être », mais ne sait pas ce qu’est l’Etre et le confond avec le Moi.

Quand nous frappons à une porte, si on nous demande : « Qui est là ? » nous répondons toujours en disant : « C’est Moi ! ». En cela nous ne commettons pas d’erreur et la réponse est exacte, mais quand nous disons : « Tout mon être est triste, malade, abattu, etc. », alors nous nous trompons lourdement, parce que le pauvre animal intellectuel faussement appelé homme ne possède pas encore l’Etre.

Seul l’Etre peut faire et l’homme-machine, le pauvre animal intellectuel, ne peut rien faire ; tout lui arrive, il est un simple jouet mécanique mû par des forces qu’il ignore.

L’animal intellectuel a l’illusion de faire, mais en vérité il ne fait rien : tout arrive à travers lui.

On nous frappe et nous réagissons en frappant, on nous harcèle pour le paiement du loyer, et nous réagissons en cherchant de l’argent avec anxiété, quelqu’un blesse notre amour-propre et nous réagissons en commettant une folie, etc.

Le pauvre animal intellectuel est toujours victime des circonstances ; il n’est pas capable d’être la source consciente des circonstances, mais croit à tort qu’il en est la source.

En fait il n’y a que l’Etre (l’Intime) qui puisse déterminer consciemment les circonstances, mais par malheur l’animal intellectuel ne possède pas encore l’Etre (l’Intime).

Beaucoup d’étudiants d’écoles pseudo-ésotériques et pseudo-occultistes, pleins d’ambitions métaphysiques raffinées, commettent l’erreur de diviser leur cher Moi en deux moitiés arbitraires et absurdes.

Ils qualifient la première moitié de Moi supérieur et regardent la deuxième moitié avec mépris en se disant que c’est là le Moi inférieur.

Le plus curieux de tout cela, le plus comique et le plus tragique à la fois, est de voir ce malheureux Moi inférieur lutter désespérément pour évoluer et se perfectionner afin d’atteindre un jour l’union convoitée avec le Moi supérieur.

Le pauvre mental de l’animal intellectuel qui fabrique le Moi supérieur, en lui conférant des attributs divins et en lui donnant des pouvoirs arbitraires pour contrôler le mental et le coeur, est tout simplement ridicule.

Le même Moi se divisant en deux !. Le même Moi voulant se remêler après s’être divisé en deux !. Le même Moi se séparant et voulant se joindre à nouveau !.

Les ambitions du Moi n’ont pas de limites, il veut et désire se faire Maître, Deva, Dieu, etc.

Le Moi se divise en deux pour revenir se rejoindre et être un, et croit ainsi à tort qu’il peut voir comblées ses ambitions superdivines.

Toutes ces feintes du Moi sont des fraudes habiles du mental, des sottises sans valeur aucune.

Le Moi fabrique à son goût un comique Moi supérieur qu’il revêt du titre de Mahatma et auquel il appose un nom sonore pour ensuite s’autoagrandir et tomber dans la mythomanie.

Nous connaissons le cas d’un mythomane qui se laissa pousser la barbe et les cheveux, se revêtit d’une tunique à la Jésus-Christ et dit à tout le monde qu’il n’était rien de moins que la réincarnation de Jésus-Christ. Il y eut naturellement beaucoup d’imbéciles qui non seulement l’adorèrent, mais continuent encore à l’adorer.

Quand le mental a le mauvais goût de se créer le Moi supérieur comme une entité séparée et superdivine, il a aussi l’habitude de fausser la réalité en supposant à tort que cette entité est l’Etre, l’Intime, le Réel.

Le mental veut arbitrairement que le Moi supérieur fabriqué par lui soit l’Etre, et il lui attribue stupidement des choses qu’il a fabriquées, des choses qui n’ont rien à voir avec l’Etre.

Ces sottises du mental sont semblables à du faux-monnayage : le mental fabrique un faux de l’Etre, et ce faux billet est le Moi supérieur.

Les mythomanes ont un amour-propre terrible et effrayant ; ils vivent très attachés à eux-mêmes, adorant leur faux billet, leur Moi supérieur qu’ils crient sur tous les toits.

Tout mythomane est un psychopathe ridicule, tout mythomane se surestime à l’extrême et se considère lui-même comme un dieu que les gens sont obligés d’adorer.

Ce ne sont cependant pas tous ceux qui fabriquent un Moi supérieur qui tombent dans la mythomanie. Il y a une grande quantité de fanatiques qui ne sont pas mythomanes et qui n’aspirent qu’à évoluer pour arriver à l’union avec le Moi supérieur.

Ces fanatiques ne mangent pas un morceau de viande, ne boivent pas un seul verre de vin, et ils critiquent férocement toute personne qui mange un petit morceau de viande ou qui tient un verre de vin dans sa main, prêt à porter un toast.

Ces fanatiques sont insupportables ; ils sont d’habitude végétariens à cent pour cent, se croient eux-mêmes très saints, mais à la maison ils sont cruels avec leurs femmes, avec leurs enfants, avec leur famille, etc.

Ces gens se plaisent à forniquer, à commettre l’adultère, à convoiter, à brûler d’ambition, pourtant ils se croient très saints.

Le mental n’est qu’une entrave pour l’Etre (l’Intime), il ne sait rien de ce qui est Réel. Si la pensée connaissait le Réel, l’Intime, l’Etre, tous les gens auraient déjà la compréhension.

Ce n’est qu’à travers la méditation profonde que nous pouvons faire l’expérience de l’Etre, de l’Intime.

L’expérience de l’Etre, de l’Intime, nous transforme radicalement. Les mythomanes ont l’habitude de contrefaire cette expérience à l’aide de projections mentales inconscientes, qu’ils s’empressent ensuite de relater à tout le monde.

La plupart du temps, ces mythomanes sont victimes de leurs propres fraudes, et, se croyant des dieux, ils aspirent à être adorés par tous.

Il est complètement impossible d’expérimenter l’Etre, l’Intime, le Réel, sans être arrivés à l’état de véritables maîtres techniques de la science mystérieuse qui s’appelle Méditation.

Il est complètement impossible d’expérimenter l’Etre, l’Intime, le Réel, sans être arrivé à une véritable maîtrise du calme et du silence du mental.

Cependant, il ne faut pas se tromper, en prenant des vessies pour des lanternes, car le Moi aussi ambitionne et convoite ces silences et va jusqu’à se les fabriquer artificiellement.

Pendant la méditation profonde, nous avons besoin du calme et du silence total du mental, mais nous n’avons pas besoin de ce faux silence et de cette fausse tranquillité fabriqués par le Moi. Il ne faut pas oublier que le diable disant la messe réussissait d’habitude à tromper les gens les plus perspicaces.

Il est logique de dire que si nous voulons faire taire le mental de force, que si nous voulons le calmer en le torturant, en le ficelant, en étant mus par la convoitise d’expérimenter l’Etre, nous n’arriverons qu’à des silences pleins d’artifices et à des quiétudes arbitraires produites par le Moi.

Celui qui veut, en vérité, un silence légitime et non un faux silence, un calme véritable et non une fausse tranquillité, ce qu’il a de mieux à faire c’est d’être entier, de ne pas commettre l’erreur de se diviser lui-même entre Sujet et Objet, Penseur et Pensée, Moi et Non-Moi, Contrôleur et Contrôlé, Moi supérieur et Moi inférieur, Moi et Ma pensée, etc.

Savoir méditer, c’est être sur le chemin de l’Illumination intérieure. Si nous voulons apprendre à méditer, nous devons comprendre qu’il n’existe aucune différence entre Moi et Ma Pensée, c’est-à-dire entre Penseur et Pensée.

Le mental humain n’est pas le cerveau. Le cerveau est fait pour élaborer la pensée, mais il n’est pas la pensée. Le mental est de nature énergétique et subtile, mais nous commettons l’erreur de nous autodiviser en milliards de petits fragments mentaux, dont l’ensemble constitue le Moi pluralisé.

Quand nous essayons de réunir tous ces fragments pendant la méditation, avec la saine intention d’être entiers, alors tous ces fragments se mettent à former un autre grand fragment avec lequel nous devons lutter et qui rend impossible la quiétude et le silence du mental.

Nous ne devons pas utiliser la méditation pour nous diviser en un Moi supérieur et un Moi inférieur, Moi et Mes pensées, Mon mental et Moi, parce que le Mental et le Moi, mes Pensées et Moi, sont un tout, sont l’Ego, le Moi pluralisé, le Soi-Même, etc.

Quand nous comprenons véritablement que le Moi supérieur et le Moi inférieur, de même que Mes pensées et Moi, etc., ne sont tous que l’Ego, le Moi-Même, il est évident qu’au moyen de cette compréhension en profondeur, nous nous libérons de la pensée dualiste, et que le mental demeure alors véritablement calme et dans un profond silence.

Ce n’est que quand le mental est réellement calme, dans un véritable silence, que nous pouvons faire l’expérience de ce qu’est la Réalité, de ce qu’est l’Etre authentique, l’Intime.

Tant que le mental est embouteillé dans le dualisme, il est totalement impossible pour nous d’être complets.

L’Essence du mental (la Bouddhata) est extrêmement précieuse, mais malheureusement, cette Essence est plongée dans la bataille des antithèses.

Quand l’Essence du mental s’échappe pendant la méditation, de la bataille des opposés, nous pouvons faire l’expérience du Réel, de l’Etre, de l’Intime.

Il y a dualisme quand j’essaye de réunir tous les fragments de mon mental en un seul.

Il y a dualisme quand mon mental est esclave du bien et du mal, du froid et de la chaleur, du grand et du petit, de l’agréable et du désagréable, du oui et du non, etc.

Il y a dualisme aussi quand nous nous divisons en Moi supérieur et Moi inférieur et aspirons à ce que le Moi supérieur nous contrôle durant la méditation.

Celui qui a expérimenté l’Etre pendant la méditation est guéri pour toujours du danger de tomber dans la mythomanie.

L’Etre, l’Intime, le Réel, est complètement différent de ce que les pseudo-ésotéristes et pseudo-occultistes appellent Moi supérieur ou Moi divin.

L’expérience du Réel est complètement différente, distincte, de tout ce que le mental a jamais expérimenté.

L’expérience du Réel ne peut être communiquée à personne, parce qu’elle ne ressemble à rien de ce que le mental a expérimenté auparavant.

Quand on a expérimenté le Réel, on comprend alors très profondément l’état désastreux dans lequel on se trouve, et l’on n’aspire qu’à se connaître tel que l’on est, sans désirer être plus que ce qu’on est.

De nos jours, le pauvre animal intellectuel faussement appelé homme n’a à l’intérieur qu’un seul élément utile.

Cet élément est la Bouddhata, l’Essence du mental, avec laquelle nous pouvons faire l’expérience de l’Etre, de l’Intime, du Réel.

Ce précieux élément est placé au fond de la bouteille de l’intellect animal. Quand, pendant la méditation intérieure profonde, le mental demeure parfaitement calme et absolument silencieux au-dedans comme au-dehors, non seulement au niveau superficiel, mais aussi dans tous les couloirs, passages, zones et domaines du subconscient, alors l’Essence, l’élément précieux, s’échappe de la bouteille et fusionne avec l’Etre, l’Intime, pour expérimenter le Réel.

Ce chapitre est tiré de Le Pouvoir Spirituel du Son (1966) de Samael Aun Weor.