Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Le Parsifal Dévoilé

La vérité doit être comprise au moyen d’une illumination instantané, mais le fait, l’Autoréalisation Intime de l’Être complète, doit être travaillée intensivement de manière graduelle.

Le mantra Wu se réfère principalement à l’éveil de l’expérience mystique, dans son sens immédiat et le Samya Sambhodi (Chue en Chine) dénote l’illumination permanente et complète.

Si par un exercice rétrospectif, nous revenons au point de départ originel et que nous rendons théoriquement les os à notre père et la chair à notre mère.

Alors où serions-nous ? Evidemment dans la semence, le semen.

Ceci nous induit à penser que sans le Sahaja Maïthuna, nous ne pourrions jamais comprendre l’essence de la phrase du fameux Hua Tou « Wu ».

Observez les verticales du « W », étudiez l’ensemble : la forme graphique des combinaisons insiste clairement sur l’idée fondamentale des successives exaltations, précédées toujours par de terribles humiliations.

Celui qui veut monter doit d’abord descendre, c’est la loi : l’initiation est mort et mariage à la fois.

Pour une meilleure compréhension du Hua Tou : « Wu », il n’est pas superflu de répéter ce qui suit :

« La descente à la neuvième sphère (le sexe) fut depuis les temps antiques l’épreuve maxima, pour la suprême dignité du Hiérophante. Jésus, Bouddha, Hermès, Dante, Zoroastre, etc., durent passer par cette difficile épreuve. »

Là, Mars descend pour retremper son épée et conquérir le cœur de Vénus ; Hercule, pour nettoyer les écuries d’Augias ; Persée, pour couper la tête de la Méduse de son épée flamboyante.

Cependant pour le bien de la grande cause, il convient de rappeler qu’à côté du « W », le « U » radical resplendit dans le Zen, symbole vivant de « ce grand ventre à l’intérieur duquel sont en gestation les mondes. »

En grammaire cosmique, la rune « Ur » est certes la Divine Mère Espace ; la Matrice Sacrée où sont en gestation, bêtes, hommes et Dieux.

Il est indiscutable que, sans le pouvoir ésotérique de Dévi Kundalini, il serait impossible de travailler dans la Forge Incendiée de Vulcain (le sexe).

Le Magistère du feu doit se réaliser en sept jours ou périodes. Rappelons-nous notre formule astrologique : Lune, Mercure, Vénus, Soleil, Mars, Jupiter, Saturne (le ciel étoilé d’Uranus et l’Empyrée classiques, reviennent à ceux qui ont atteint la devise à laquelle ils aspirent).

Je gagnai le droit d’entrer au ciel lunaire après une humiliation préliminaire. C’est la loi pour tous les mondes. Personne ne saurait pénétrer définitivement dans les cieux de Mercure, Vénus, etc., sans avoir tout d’abord travaillé ésotériquement dans leurs enfers planétaires correspondants.

Les expériences « Wu » sont une et nombreuses ; une parce qu’elles sont identiques en essence, nombreuses en ce qu’elles diffèrent par leur degré de profondeur, de clarté et d’efficacité ; ceci donne une légère idée du sens et de la nature du « Wu ».

Quel est ton visage originel ? Terrible question du Maître Meng Shan ! La Genèse Hébraïque dit : « L’homme abandonnera père et mère pour s’unir à son épouse, afin que les deux soient une même chair ».

Que parlent les Dieux de l’aurore ! Que m’inspire les Muses ! Que rugisse l’ouragan !

Il est écrit en charbons ardents dans le livre de tous les mystères, que tous les Avatars d’Ishvara présentent toujours le réquisitoire de l’Omnimiséricordieux Esprit Universel de Vie : Restaurer sur la face de la terre « le visage originel » ; l’état de suprême pureté paradisiaque d’Adam Kadmon, l’être androgyne qui incarne la paire, homme et femme.

Ce précieux rétablissement de l’Être cosmique à l’intérieur de chacun de nous se réalise précisément dans les délicieux instants de cette extase suprême de l’amour, en lesquels deux êtres, l’un masculin l’autre féminin, en plein coït, cèdent consciemment leur individualité différentielle pour se fonde en un.

Comme cette unité n’est pas seulement physique, mais d’espèce animique et spirituelle, les doctrines qui rejettent la Magie Sexuelle d’Eros s’avèrent anti-humaines et anti-divines.

On trouve dans l’ambiance culturelle et spirituelle de l’époque, surtout dans les cercles ésotériques les plus raffinés, la reconnaissance de l’homme en tant qu’image en ressemblance du cosmos vivant, et en conséquence, le sens cosmique de sa puissance sexuelle.

Les théologiens et naturalistes médiévaux connaissaient déjà quelque chose sur la connexion entre l’énergie sexuelle et les forces prodigieuses qui traversaient l’inaltérable infini…

Ainsi, Saint Albert le Grand était imprégné de la profonde croyance que les astres exercent une influence décisive sur la puissance sexuelle de l’individu.

Saint Albert avait l’opinion que les étoiles étaient bipolaires, c’est-à-dire de nature angélique et animale ; il en arriva à la conséquence logique que dans le mariage, on pourrait arriver à une union double : spirituelle et animale.

Saint Augustin, le Patriarche Gnostique, insista sur l’idée que la libido sexuelle embrasse non seulement tout le corps physique, mais aussi l’être intime, qui dans l’agitation charnelle s’enlace à l’animique, de sorte que se forme une sensation de plaisir qui n’a point son égal chez les sensuels. Ainsi, au moment où elle atteint son point culminant, toute conscience et toute forme de compréhension sont déconnectées.

Cette déconnection entre conscience et intellect est précisément celle qui peut transfigurer le délicieux coït en surnaturel, spirituel, en quelque chose de terriblement divin.

C’est l’ultime devise des pratiques mystiques, comme par exemple celle du Zen ou celle du quiétisme chrétien de Fray Miguel de Molinos, celle de nous mener à la quiétude et au silence du mental.

Quand le mental est tranquille, quand le mental est en silence, surgît le nouveau.

La conscience en ces moments d’indiscutable délices, s’échappe du mental mortifiant, pour expérimenter le réel.

Le deuxième Patriarche Zen demanda au Bodhidharma :

« Comment est-il possible d’atteindre le Tao ? »

Le Bodhidharma répondit :

« Extérieurement, toute activité cesse, Intérieurement, le mental cesse de s’agiter. Quand le mental s’est converti en mur, Alors, tu peux accéder au Tao. »

Les bouddhistes Chan en Chine, parlent rarement du Sambodhi, l’illumination finale (le fameux Chueh).

Comme le « Wu » est fondamentalement l’expérience mystique de l’éveil à la vérité (Prajna), la personne qui atteint le vécu « Wu », peut n’être pas capable de le dominer, de l’approfondir, ni de le faire mûrir.

On a besoin de beaucoup de travail dans la Neuvième Sphère avant de parvenir à la perfection, dans le but de séparer les pensées dualistes, égoïstes et profondément accrochées, qui surgissent des passions.

L’évangile du Tao a dit : « Purifie ton cœur, nettoie tes pensées, coupe tes appétits et conserve la semence. »

L’auteur de El Ktab, merveilleux écrit apprécié par les arabes, ne se lasse pas de glorifier le coït. Ceci est pour lui à juste raison, l’hymne de louange le plus magnifique et sacré, l’aspiration la plus noble de l’homme et sa compagne, après l’unité primitive et les délices paradisiaques.

L’amour est le Fiat Lux du livre de Moïse, le Divin commandement, la Loi pour tous les continents, mers, mondes et espaces.

Quand nous empoignons valeureusement cette lance d’Eros, dans l’évident propos de réduire en poussière tous et chacun des éléments que nous chargeons en nous, la lumière jaillit.

Il existe, à l’intérieur de chaque entité subconsciente, une Essence divine emprisonnée, lumière à l’état potentiel.

Ainsi, tel l’atome qui libère de l’énergie à sa fission, la destruction totale d’un quelconque de nos éléments infernaux libère de la lumière.

Nous avons besoin de faire de la lumière en chacun de nous : « De la lumière, plus de lumière », dit Goethe à sa mort.

La Magie sexuelle est l’éternel fondement du Fiat lumineux et spermatique du premier instant.

La mort radicale de l’Ego et des autres éléments infrahumains que nous portons à l’intérieur de nous, nous conduit à l’illumination finale (Samya Sambodhi).

Ainsi, l’illumination Zen ou « Wu » varie beaucoup depuis le guet superficiel de l’Essence divine mentale par les débutants, jusqu’au bouddhisme total tel qu’il fut réalisé par Bouddha.

Ce chapitre est extrait de Le Parsifal Dévoilé (1972) par Samael Aun Weor.

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