Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Le Mystère de la Fleur d’Or

Du fait qu’à l’âge révolu des Poissons, l’Église catholique a excessivement limité la vie morale des gens au moyen de multiples interdictions, on ne doit donc pas être étonné si Satan précisément, en tant qu’incarnation vivante des appétits les plus bestiaux, occupait de manière spéciale la fantaisie de ces personnes qui, réprimées dans leur libre relation avec l’espèce humaine, se croyaient obligées à une vie vertueuse exemplaire.

Ainsi et selon l’analogie des contraires, Satan envahit le subconscient et obséda à chaque instant le mental, d’autant plus intensément que plus ou moins d’actions exigeaient les énergies ou les pulsions instinctives éventuellement réprimées.

Ce formidable désir de l’action a su accroître d’une façon telle la libido sexuelle qu’en beaucoup d’endroits, il a conduit à l’abominable commerce charnel avec le Malin.

Le savant Waldemar dit textuellement ce qui suit : « À Hessmont, les nonnes furent visitées, comme le raconte Wyer, le médecin de la maison royale de Clèves, par un démon qui, toutes les nuits, se précipitait comme un tourbillon d’air dans le dortoir et, soudain calme, jouait de la cithare si merveilleusement que les religieuses étaient poussées à danser. »

« Ensuite il sautait, sous la forme d’un chien, dans le lit de l’une d’elles, sur qui retombèrent finalement les soupçons d’avoir appelé le Malin. » (Miraculeusement, l’idée n’est pas venue aux religieuses de remettre le cas entre les mains de l’Inquisition.)

Il s’avère indiscutable que ce Démon transformé en un chien ardent comme le feu, était un Moi luxurieux qui, après avoir joué de la cithare, se perdait dans le corps de sa maîtresse qui gisait dans le lit.

Pauvre nonne victime de passions sexuelles ancestrales réprimées de force ; comme elle a du souffrir !

Étonnant, le pouvoir sexuel de cette malheureuse anachorète ! Au lieu de créer des démons dans le couvent, elle aurait pu éliminer avec la Lance d’Éros les bêtes submergées, si elle avait suivi le chemin du Mariage Parfait.

Le médecin de la maison royale Wyer décrit ensuite un cas qui montre « l’érotomanie » des sœurs de Nazareth à Cologne.

« Ces nonnes avaient été harcelées durant plusieurs années par toutes sortes d’attaques du Diable, lorsqu’en l’an 1564 se produisit au milieu d’elles une scène particulièrement épouvantable. Elles furent projetées à terre, dans la posture même de l’acte charnel, gardant les yeux fermés pendant tout le laps de temps qu’elles demeurèrent ainsi. » (Les yeux fermés indiquent, comme le contexte en fait foi, l’acte sexuel avec le Démon, l’autocopulation, car il s’agit du coït avec le Moi luxurieux projeté à l’extérieur par le subconscient.)

« Une jeune fille de quatorze ans qui était recluse dans le cloître, dit Wyer, fut celle qui donna le premier indice en rapport avec cette affaire. »

« Souvent, elle avait expérimenté dans son lit des phénomènes inusités, ce que ses petits rires étouffés firent découvrir, et bien qu’on se soit efforcé de mettre en fuite le plaisantin avec une étole consacrée, il revenait chaque nuit. »

« On avait décidé qu’une sœur coucherait avec elle, afin de l’aider à se défendre, mais la pauvre fut terrorisée dès qu’elle entendit le bruit de la lutte. »

« Finalement, la jeune fille devint complètement possédée et pitoyablement secouée de spasmes. »

« Quand elle avait une attaque, elle paraissait comme privée de la vue, et bien qu’elle eût l’air d’être dans toute sa raison et de sens rassis, elle prononçait des propos étranges et inquiétants qui étaient à la limite du désespoir. »

« Je fis des recherches sur ce phénomène en tant que médecin du cloître, le 25 mai 1565, en présence du noble et avisé Constantin Von Lyskerkern, honorable conseiller, et du maître Jean Alternau, ancien doyen de Clèves. »

« Se trouvaient aussi présents le maître Jean Eshst, réputé docteur en médecine et, finalement, mon fils Henri, lui-même docteur en pharmacologie et en philosophie. »

« Je lus en cette occasion de terribles lettres que la jeune fille avait écrites à son soupirant, mais aucun de nous ne douta un seul instant qu’elles ne fussent écrites par la possédée durant ses attaques. »

« Il fut établi qu’à l’origine certains jeunes gens qui jouaient à la balle à proximité avaient entrepris des relations amoureuses avec quelques nonnes et escaladaient ensuite les murs pour jouir de leurs amantes. »

« On découvrit la chose et on bloqua le chemin. Mais alors le Diable, le Prestidigitateur, séduisit la fantaisie des pauvresses en prenant la forme de leur ami (se transformant en un nouveau Moi luxurieux), et les fit représenter l’horrible comédie aux yeux de tout le monde. »

« J’envoyais des lettres au couvent, dans lesquelles j’approfondissais toute la question et prescrivais des remèdes adéquats et chrétiens, afin qu’avec ces mêmes remèdes on puisse régler la malheureuse affaire. »

« Le Diable prestidigitateur n’est ici rien d’autre que la puissance sexuelle concrète exacerbée qui, à partir du moment où elle ne se trouvait plus canalisée dans le commerce avec les jeunes gens, prit dans la fantaisie des nonnes la forme de leur ami, et certes de manière si vive que la réalité appréciable de l’acte revêtait, peut-être précisément à cause de l’isolement, des formes encore plus intenses à l’égard de l’autre sexe ardemment désiré ; des formes qui, plastiquement, séduisaient à un point tel l’œil intérieur de l’instinct déchaîné que pour arriver à les comprendre, on devait précisément payer les pots cassés au Diable. »

Ce chapitre est tiré de Le Mystère de la Fleur d’Or (1971) de Samael Aun Weor.