Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Le Mystère de la Fleur d’Or

En ce qui concerne les expériences métaphysiques transcendantes, il n’est pas superflu d’assurer solennellement que j’ai été pleinement satisfait de l’usage intelligent de l’Eidolon.

Sans me glorifier d’aucune façon de certaines découvertes d’ordre ésotérique, je vais, simplement, humblement, relater un évènement intime remarquable :

Il arriva qu’une nuit, nous trouvant absents de la forme dense, la Maîtresse Litelantes et moi, nous résolûmes de nous mettre en contact avec le temple du Zodiaque.

Il est notoire et évident, et n’importe qui peut le comprendre, que trouver un tel Sanctuaire ici, dans le monde tridimensionnel d’Euclide, s’avèrerait une chose plus qu’impossible.

Ce n’est donc pas une chose étrange, insolite et inusitée que pour ce genre d’investigation expérimentale, nous ayons utilisé l’Eidolon.

Je ne veux en aucune façon me prétendre savant, je me propose seulement, ici-même, de montrer que ce contact s’est révélé merveilleux.

Le Sanctum Sanctorum zodiacal, virginal, resplendit glorieusement au milieu des rythmes ardents du Mahavan et du Chotavan, qui soutiennent fermement l’univers dans sa marche.

Temple cosmique, Basilique de lumière zodiacale avec douze chapelles, Maison sidérale du Divin !

Sublime Église circulaire aux enchantements irrésistibles : des Sanctuaires opposés qui se complètent mutuellement, situés face à face.

Après nous être projetés dans le futur, au-delà de notre présente réincarnation, Litelantes pénétra résolument dans le Sanctuaire de la brillante constellation de la Balance.

Sur le seuil de cette chapelle, il y avait une effigie ressemblant à un ange ; il soutenait d’une main la balance de la justice cosmique, et de l’autre il empoignait l’épée.

Litelantes, avançant de quelques pas à l’intérieur de l’enceinte sacrée, s’arrêta enfin, en se trouvant sur une pierre vénérable.

— Vas-tu poursuivre avec la Balance ?

— Oui !

— Mais prends garde : la Pierre de cette constellation est très froide.

— Sans importance ! ainsi répondit l’Initiée.

Étant donné que cette Dame-Adepte se prépare actuellement à accomplir une mission très spéciale avec un corps masculin, nul doute que la constellation de la Balance lui sera très favorable, surtout lorsque son travail devra s’accomplir dans le domaine des lois.

Moi, pour ma part, plein de profond recueillement et d’immense vénération, je m’introduisis résolument à l’intérieur du « Saint » sublime de la constellation du Lion.

Le seuil de cet oratoire était orné d’un couple de brillants lions d’or pur.

Il me fallut m’allonger, silencieux, en décubitus dorsal (sur le dos), sur un délicieux divan dont les bras léonins resplendissaient.

Mon intention était d’attendre à l’intérieur de ce Sanctuaire les sublimes Archontes du destin.

Il est ostensible que ceux-ci manipulent l’Antakarana (le Fil de la vie), en le connectant au spermatozoïde fécondant.

Tout être vivant, en mourant, emporte au-delà de la mort l’atome-semence de son corps physique.

Les Seigneurs du Karma déposent cet atome dans le spermatozoïde fécondant afin que nous puissions nous réincorporer.

L’extrémité du Fil magnétique est reliée à cet atome. N’importe quelle créature, durant le sommeil normal, sort du corps pour voyager, souvent à de grandes distances ; le Fil de la vie s’allonge jusqu’à l’infini et toujours nous permet de revenir au corps physique.

À la mort, les Anges de la Mort coupent ce fil d’argent, et il va de soi qu’alors nous ne pouvons plus retourner au corps physique.

Quant à moi, avancé dans le temps, je n’ignorais rien de cela et j’attendais patiemment les Seigneurs de la Loi ; je désirais me réincarner sous la constellation du Lion.

Mais en réfléchissant un peu, je me dis à moi-même : que fais-je ici ? Je dois attendre les ordres de mon Père ; en outre, on m’a dit que, pendant ce Mahamanvantara, je n’aurai plus d’autre corps physique.

Après avoir réfléchi à tout ceci, je me levais et je sortis de ce lieu sacré.

Il est ostensible que les Maîtres peuvent choisir à volonté le signe zodiacal sous lequel ils vont se réincarner.

Dans le temple zodiacal, à l’intérieur du « Saint » choisi, les Initiés attendent les Seigneurs du Karma dans le but de se mettre en relation psychique avec le spermatozoïde fécondant qui, naviguant dans les eaux de la vie, doit les conduire au monde physique, sous la régence de la constellation choisie.

Pour les Bouddhatas (les Essences) inconscientes de la vallée du Samsara, tout est différent ; elles se désincarnent sans le savoir et se réincorporent automatiquement sous n’importe quel signe.

En ce qui concerne ce retour, il n’existe pas d’injustice ; les Maîtres du Karma choisissent le signe zodiacal de ceux qui dorment.

Lorsque nous prenons notre première inspiration, nous devenons imprégnés intimement par l’étoile qui doit gouverner notre nouvelle existence.

Dans le livre merveilleux du Zodiaque est écrite la destinée de toute créature qui revient au monde.

On paie du Karma non seulement pour le mal qu’on fait, mais encore pour le bien qu’on a négligé de faire et qu’on aurait pu faire.

Chaque mauvaise action est un emprunt que nous signons, pour le rembourser dans la vie suivante.

La loi d’action et conséquence gouverne le cours de nos diverses existences, et chaque vie est le résultat de la vie antérieure.

Comprendre intégralement les bases et le « modus operandi » de la Loi du Karma est indispensable pour orienter le navire de notre vie de façon positive et constructive.

Un Grand Maître de la bonne Loi, vêtu d’un immaculé vêtement de lin blanc, s’approchant tout doucement, me donna l’enseignement suivant :

« Lorsqu’une loi inférieure est transcendée par une loi supérieure, la loi supérieure efface la loi inférieure. »

Durant les processus ésotériques initiatiques du feu, il me fallut comprendre pleinement les postulats suivants :

« On combat le Lion de la Loi avec la balance. »

« Celui qui a du capital pour payer paie, et ses affaires vont bien. »

« Celui qui n’a pas de quoi payer doit payer avec de la douleur. »

Fais de bonnes œuvres pour payer tes dettes.

Il est possible d’obtenir des crédits des Maîtres du Karma, et ceci est une chose que beaucoup ignorent.

Cependant, il est urgent de savoir que tout crédit doit être remboursé par des bonnes œuvres ou par une suprême souffrance.

Je devais du Karma de vies antérieures et je fus pardonné. On m’avait déjà annoncé une rencontre spéciale avec ma Divine Mère Kundalini ; je savais fort bien qu’en parvenant à un certain degré ésotérique, je serais conduit en sa présence.

Et certes, le jour tant attendu arriva et je fus conduit devant elle : un Adepte de la Fraternité occulte me tira du corps physique dans l’Eidolon et m’emmena au temple.

Je vis sur le mur du Sanctuaire un mystérieux obélisque sur lequel resplendissait une Madone terriblement divine ; c’était ma Mère.

Soumis, agenouillé, prosterné, dans une totale adoration, j’ai pleuré, j’ai imploré, j’ai supplié.

Cette Madone s’est détachée de l’obélisque et, synthèse merveilleuse de la Sagesse, de l’Amour et du Pouvoir, elle s’est approchée de moi.

Impossible d’expliquer avec des mots humains ce que, en ces instants d’extase, j’ai ressenti : en elle se trouvait représenté le meilleur de toutes ces adorables petites mères que j’ai eues dans mes diverses réincarnations.

Mais nul doute qu’elle était beaucoup plus que cela, grâce à ses infinies perfections.

Nous nous sommes assis dans de confortables fauteuils, face à face, très proches l’un de l’autre, fils et Mère. J’avais quelque chose à demander et j’ai parlé avec une voix qui m’a étonné moi-même.

« Je te prie de me pardonner toutes les fautes que j’ai commises dans mes vies antérieures, parce que tu sais qu’à présent je serais incapable de tomber dans ces mêmes erreurs. »

« Je le sais, mon fils », répondit ma Mère Divine avec une voix de paradis, pleine d’une infinie tendresse.

« Pas même pour un million de dollars je ne répèterais ces erreurs », continuais-je.

« Qu’est-ce que cette histoire de dollars, mon fils ? Pourquoi dis-tu cela ? Pourquoi parles-tu ainsi ? »

« Excuse-moi, ma Mère, ce qui arrive c’est que là-bas, dans ce monde physique vain et illusoire où je vis, on parle ainsi. »

« Je comprends, mon fils », répondit ma Mère, et par ces paroles de l’Adorable, je me sentis réconforté.

« Maintenant, ma Mère, je te demande de me bénir et de me pardonner », m’exclamais-je, rempli d’une béatitude suprême.

Terrible fut ce moment où ma Mère, à genoux, prosternée avec une infinie humilité, me bénit en disant : « Mon fils, tu es pardonné. »

« Permets-moi d’embrasser tes pieds, ma Mère », m’écriais-je. Alors, oh Dieu ! En déposant le baiser mystique sur ses pieds divins, je découvris dans ce geste un symbole équivalent à celui du lavement sacré de la Dernière Cène.

Il est ostensible que j’ai capté intuitivement la profonde signification de ce symbole.

J’avais déjà dissous le Moi Pluralisé dans les régions minérales de notre planète Terre, mais je devais encore mourir dans les enfers de la Lune, Mercure, Vénus, Soleil, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune.

Plus tard, après avoir analysé une erreur très lamentable de ma réincarnation passée, je fus sur le point d’être renversé par une voiture, à Mexico ; il est incontestable que si auparavant le Karma ne m’avait pas été pardonné, j’aurais abouti au cimetière ou à l’hôpital.

Lorsque j’ai eu en main le livre de ma propre destinée, car chaque personne a le sien, ses pages étaient blanches ; les comptes en souffrance avaient été effacés par ma Divine Mère Kundalini. La seule chose que je trouvais, dans une page, c’est le nom d’une montagne où, plus tard, je devrai vivre.

Est-ce un Karma quelconque ? demandais-je aux Seigneurs de la Loi.

« Ce n’est pas du Karma », me répondit-on. « Vous irez vivre là pour le bien de la Grande Cause. »

Mais cela n’est pas obligatoire ; on m’accorde la liberté de choisir.

À présent, je ne dois plus de Karma humain commun et courant, mais il est clair que je dois payer de l’impôt aux Seigneurs de la Loi. Tout a un prix, et le droit d’avoir un corps physique et de vivre dans ce monde, il faut le payer ; nous, les Adeptes de la Fraternité occulte, nous payons par de bonnes œuvres.

Négocier avec les Seigneurs de la Loi est possible à travers la méditation : priez, méditez et concentrez-vous sur Anubis le régent le plus exalté de la bonne Loi.

Pour l’indigne, toutes les portes sont fermées, sauf une : celle du repentir. « Demandez et l’on vous donnera, frappez et l’on vous ouvrira. »

Ce chapitre est tiré de Le Mystère de la Fleur d’Or (1971) de Samael Aun Weor.