Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Le Mariage Parfait

« Mes bien-aimés frères et sœurs du mouvement gnostique, nous avons terminé ce cours d’enseignement ésotérique, et je pensais mettre un terme à ces réunions, suspendre pour un temps ces rencontres, mais je m’aperçois que ces réunions sont une nécessité spirituelle pour nous tous et, pour cette raison, je crois que le mieux c’est que nous continuions à nous réunir, le 27 de chaque mois. »

Voilà ce que je disais, le 27 juillet 1961, dans la maison d’un distingué homme de science. À ce moment-là, je venais de terminer la rédaction du Mariage Parfait et j’achevais, simultanément, un cours d’enseignement sexuel ésotérique que j’avais dispensé à un groupe d’étudiants gnostiques Rose-Croix.

La raison pour laquelle j’avais pensé interrompre les réunions ésotériques à Mexico, c’était la déception. Au début, la salle où avaient lieu les rencontres était pleine de gens. Tous se réjouissaient d’étudier les mystères du Sexe et de connaître le Sentier du Mariage Parfait. Après, à mesure que les jours passaient, les gens se désintéressèrent graduellement du Mariage Parfait et de la Magie Sexuelle.

De telle sorte qu’au terme de deux années de réunions, on pouvait compter sur les doigts de la main les étudiants ésotéristes qui venaient assister à ces rencontres. Dans ces conditions, je considérai qu’il était inutile de continuer à donner des conférences. Mon intention était de terminer ce soir-là les conférences et les rencontres. Mais quelque chose de notable m’arriva ce même soir. Je me sentis plein d’un amour immense, grandiose, sublime. Mon cœur se remplit de douleur lorsque je me rappelai l’idée que j’avais eue de laisser ces gens seuls. C’est alors que je résolus de ne pas interrompre les réunions et de poursuivre avec les quelques-uns qui restaient. Quand je revins chez moi, je reçus un message télépathique du Temple de Chapultepec, m’ordonnant de quitter la maison et de me rendre immédiatement au bois de Chapultepec.

J’obéis à l’ordre, je sortis de chez moi et me dirigeai vers ce bosquet merveilleux dont parle le Maître Huiracocha dans son roman Rose-Croix.

Le Château de Chapultepec resplendissait merveilleusement avec ses milliers de petites lumières. Les avenues et l’escalier central étaient déserts, et les portes hermétiquement closes. Il est difficile d’entrer au milieu de la nuit dans le bois de Chapultepec, parce que les gardiens et les gendarmes surveillent les lieux avec vigilance, et si quelque étudiant gnostique Rose-Croix avait osé s’aventurer dans le bois, il aurait risqué d’être pris pour un vulgaire voleur.

Le zèle des gardiens est grand, car le Château de Chapultepec renferme d’immenses richesses : mentionnons, entre autres choses, la vaisselle de l’Empereur Maximilien, en or massif, ainsi que les richesses de l’époque coloniale, que l’on peut contempler dans les salles du Palais. C’est le palais le plus magnifique du Mexique.

Il n’importe pas de raconter comment j’ai réussi à pénétrer dans le bois de Chapultepec, au beau milieu de la nuit. Le fait est que j’y suis entré, c’est tout. J’empruntai une avenue qui faisait le tour de la colline de Chapultepec ; le long de cette avenue se dressaient les fontaines qu’a fait construire le président Madero. Le chemin était désert, et la nuit obscure. Je me promenai quelque temps, attendant un signal convenu. Le temps me parut long, mais à la fin quelqu’un s’approcha et m’adressa la parole, et tout s’arrangea.

L’Adepte Supérieur du Temple m’ordonna d’entrer et, sans autre préambule, j’entrai. Le Temple était situé à l’intérieur de la colline de Chapultepec. Ce Temple avait été visible, à une autre époque, pour les Aztèques, mais plus tard, à l’arrivée des Espagnols, on le mit en état de Jinas. L’empire de Lumière et de Foi des Nahuas est dans ce Temple.

Deux gardiens à l’épée nue gardent l’entrée et personne ne peut pénétrer dans le Temple sans un ordre supérieur.

Cette nuit-là fut, pour moi, un moment d’immense bonheur. Une lumière d’une blancheur immaculée inondait le Temple. Cette lumière était compénétrée de vie et d’esprit et elle ne projetait d’ombre nulle part. La lumière sortait d’un Calice-Ostensoir. Dans une telle lumière, l’Âme se sent remplie d’une félicité vraiment indescriptible.

Un Ange pénétra avec moi dans le Temple et prit un siège. L’Adepte Supérieur du Temple nous montra quelques tableaux très beaux, pleins de vie et de mouvement. Ces tableaux sont très nombreux dans les Loges Blanches. Franz Hartmann nous parle, dans son ouvrage intitulé Une Aventure dans la Demeure des Adeptes Rose-Croix, de tableaux de ce genre qu’il a aperçus dans le Temple Rose-Croix de la Bohême. Les figures de ces tableaux sont pleines de vie et de mouvement. Cela constitue ce qu’on appelle l’Art Royal de la Nature.

Le Supérieur du Temple, voyant notre admiration pour les tableaux, s’adressa à l’Ange, puis à moi, en nous disant : « Il vous est défendu de toucher à ces tableaux. » L’Ange obéit fidèlement à l’ordre ; quant à moi, je dois avouer franchement que je sentis la tentation d’y toucher, ils étaient si beaux. Un rappel sévère du Maître arrêta à temps mon geste : « On vous a déjà dit, monsieur, qu’il est défendu de toucher à ces tableaux. »

« Je n’ai pas du tout l’intention d’y toucher », dis-je, en guise d’excuse.

Le Temple resplendissait cette nuit-là d’une gloire ineffable. Il est impossible de décrire avec des paroles humaines une telle beauté. Le toit, les murs, tout était en or massif. Mais quelque chose me remplit d’étonnement. J’avais tellement entendu parler de Théosophie, de Rosicrucisme, d’Hermétisme, de Yoga, etc., et voilà qu’à présent, dans ce Temple Gnostique Rose-Croix en Jinas, il n’y avait qu’un petit groupe d’hommes et de femmes qui, comme moi, avaient aussi été invités à cette réunion du Temple.

Je me remémorai les salles de certains professeurs d’occultisme, toujours remplies à craquer ; je me rappelai les temples et les églises du monde, où s’entassaient des milliers de personnes ; je me souvins aussi des loges qui se font appeler Rose-Croix, avec leurs dizaines de milliers d’affiliés, et maintenant, ici, en plein Temple de la Loge Blanche, on pouvait compter sur les doigts des mains le nombre de ceux qui étaient présents. Alors, je compris tout. Au début, un grand nombre de personnes venaient à nos réunions ésotériques. Au fur et à mesure que le temps passait, le nombre des assistants diminuait considérablement et, à présent, seuls quelques assoiffés de Sagesse et d’Amour venaient encore aux réunions. En comprenant tout cela, je m’exclamai spontanément : « Les temples, loges et écoles du monde sont toujours bondés de gens, parce que Satan les a séduits et attirés là, mais aux Temples de la véritable Sagesse Divine, seuls quelques-uns viennent. » Ainsi parlai-je, d’une voix qui m’étonna moi-même, et lorsque j’eus parlé, je vis l’assentiment du Supérieur du Temple. Il dit alors : « C’est bien cela, Satan les a séduits ! » Ensuite, après avoir confirmé mes paroles, le Maître ordonna à l’Ange de monter jusqu’au chœur des musiciens et des chanteurs, pour qu’il chante. L’Ange obéit, monta au chœur et chanta en un opéra l’histoire des siècles.

L’Ange, du point de vue doctrinaire, se plaça mentalement à l’époque de la future Cinquième Ronde de l’Évolution planétaire. La Terre chimico-physique ne sera plus alors qu’un cadavre, une autre Lune. Toute la vie évolutionnante se développera à ce moment-là dans le plan éthérique ou la région éthérique de notre Terre. Les sept Races de chair et d’os n’existeront plus, elles se seront éteintes.

L’Ange chanta d’une voix si ineffable et douce qu’elle ressemblait à la flûte enchantée de Mozart. Tout mon être entra en extase. Entendre chanter un Ange, c’est quelque chose qu’on ne peut jamais oublier de toute sa vie.

Situé mentalement au temps de la Terre future de la Cinquième Ronde, l’Ange raconta sous forme d’opéra l’histoire de l’Évolution terrestre. Il rappela tous les prophètes qui avaient été envoyés sur la Terre ; il relata, de sa voix mélodieuse, l’histoire des sept Races du monde et l’Apocalypse de la cinquième Race actuelle, il décrivit les continents qui ont existé dans le passé et leur destruction générale, les grands cataclysmes de la Terre, les grandes guerres, les efforts surhumains qu’avaient faits les Grands Avatars pour sauver l’humanité, la Crucifixion du Christ martyr sur le Golgotha, etc. Puis il se lamenta avec douleur sur le petit nombre de ceux qui avaient été sauvés. Quelques-uns seulement avaient réussi à naître comme Anges. Les autres, la grande majorité des êtres humains, l’Abîme les engouffra. De tous ces milliards d’Âmes qui sont entrées dans le jeu de l’Évolution et de l’Involution sur la planète Terre, seule une petite poignée de créatures atteignit l’état angélique. « Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus ! »

Lorsque l’Ange arriva à cette partie de son ineffable opéra, je me sentis secoué et stupéfié au plus haut point. Je croyais franchement que cette histoire du petit nombre qui sont sauvés et de la grande majorité qui est perdue, ne concernait que la Terre et la Terre-Lune du Mahamvantara passé, mais que dans les autres mondes les choses étaient différentes. L’Ange me fit sortir de mon erreur lorsqu’il dit : « Et tout ceci qui est arrivé sur la Terre se répète toujours dans tous les mondes de l’espace infini. » Au moment où l’Ange termina son chant ineffable, je compris pourquoi tant de gens avaient assisté à mes réunions au début, et pourquoi, de tous ceux qui commencèrent, seuls quelques-uns restèrent avec moi. À présent je suis prêt à continuer avec ces quelques-uns. Cela ne m’intéresse plus d’avoir la salle pleine de gens. Réellement, nombreux sont ceux qui commencent, mais rares sont ceux qui vont jusqu’au bout. Le Mariage Parfait est le Sentier du fil du Rasoir. S’affilier à n’importe quelle école, loge, ordre, église, est une chose très facile. Étudier le Yoga, l’Hermétisme, la Philosophie, l’Astrologie, c’est très beau et facile, mais naître comme Ange, c’est terriblement difficile.

L’Ange doit naître de la semence sexuelle. Voilà précisément la chose difficile. Le grain de blé germe facilement ; assurément, beaucoup de grains sont perdus, ne germent pas, mais dans leur grande majorité, ils germent, croissent et se transforment en épis dont les grains nourrissent les foules.

Semer des grains de maïs est aussi chose facile ; beaucoup de semences se perdent, mais la grande majorité n’est pas perdue, germe et donne des épis de maïs. Avec la semence des Anges, c’est beaucoup plus difficile : cette semence, l’homme la porte dans ses glandes sexuelles, et elle germe très rarement.

Nous terminerons ce livre en affirmant de façon absolue que c’est uniquement par le Mariage Parfait que l’on peut obtenir que cette semence germe et que naisse le fruit. Ce fruit, c’est l’Ange. Voilà donc ce qui est difficile. Voilà tout le problème.

Les gens croient généralement que le seul fait d’appartenir à telle ou telle école, à telle ou telle religion ou secte, suffit pour qu’ils soient sauvés. Naturellement, cela est faux. Ce qu’un homme croit ou ne croit pas n’amènera jamais aucune semence à germer ; aucun insecte ne naîtra jamais par ce qu’un homme pense ou ne pense pas. On n’a jamais vu naître un homme d’une théorie sur un papier. La question est sexuelle et en cela l’Ange n’est pas une exception.

Les membres de toutes les religions, écoles, sectes et croyances disent : « Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. » Tout le monde répète cela et présume, comme il est normal, qu’il est élu. Personne ne se considère perdu. Les gens croient qu’avec leurs croyances, leurs théories, leurs études, ils sont déjà sauvés. Rien n’est plus faux et absurde, parce que le fait de Naître ne peut être le résultat de croyances, de théories, d’opinions et de conceptions. La réalité est différente : Naître est un problème exclusivement sexuel.

Dans les profondeurs ésotériques des grandes religions, on enseigne la Magie Sexuelle. Malheureusement, les gens ne fouillent pas, ne cherchent pas. C’est le problème.

Les gens n’aiment pas la Magie Sexuelle, parce que cela signifie le sacrifice de soi-même, de ses propres passions animales. Rare est celui qui peut, en vérité, persévérer avec la Magie Sexuelle. Beaucoup commencent par curiosité, mais ils ne résistent pas longtemps, et ils se consacrent alors à la fornication. Ce sont des faibles, qui disent partout, ensuite, que la Magie Sexuelle est dangereuse. Ce sont des semences dégénérées qui ne germent pas.

La Sexualité est le Chemin qui conduit les êtres humains jusqu’à la libération finale. Celui qui pense qu’il peut y avoir un autre sentier différent pour l’autoréalisation, celui-là se trouve de toute évidence totalement dans l’erreur. La Sexualité est la Loi pour tous les continents, mondes et espaces.

Parlons un peu, à présent, de Séléné. Assurément, la Lune est aujourd’hui un cadavre ; mais il fut un temps où, avant qu’elle meure, cette planète avait des mers très belles, une végétation exubérante, toute sorte de gens. Malheureusement, les foules lunaires se sont converties en démons ; seule une petite poignée de créatures humaines parvint à l’Adeptat pratique.

Sur notre planète Terre, le résultat sera le même. Seul un petit groupe d’hommes naîtront comme Anges. Nous pouvons affirmer, sans risque d’erreur, que l’humanité de la Terre sera avalée par l’Abîme.

Les Théosophes se trompent lorsqu’ils affirment que tous les êtres humains parviendront à la libération. Cette conception n’est pas acceptée par la Loge Blanche parce qu’elle est fausse.

Ils se trompent, ceux qui pensent que s’ils croient à telle ou telle chose ils seront sauvés. Cette conception est fausse. Ils se trompent, ceux qui croient qu’avec la Philosophie, ou les techniques respiratoires du Pranayama, ils peuvent être sauvés. Personne ne peut être sauvé s’il ne naît pas, et nul ne peut naître sans le Sexe.

En terminant ce livre, je ne peux m’empêcher de ressentir un immense chagrin pour l’humanité. Il est lamentable que l’Abîme engouffre tant de gens. J’écris avec douleur, parce que je sais que l’humanité n’accepte pas le Mariage Parfait. J’achève ce livre, parfaitement convaincu que très rares sont ceux qui sauront vraiment en profiter. Les gens n’aiment pas ces choses. Tous croient qu’avec leur croyance particulière, leur religion, école ou ordre, ils peuvent être sauvés, et il n’y a pas moyen de les convaincre qu’ils sont dans l’erreur. Lors de la future Cinquième Ronde, tous ceux qui n’acceptent pas le Mariage Parfait seront des démons, des habitants de l’Abîme. Ceux qui acceptent le Mariage Parfait seront, dans la future Cinquième Ronde, des Anges.

Nous sommes à la fin de la Race Aryenne, et nous commençons à vivre l’Apocalypse de Saint-Jean, et des millions d’êtres humains sont en train de pénétrer dans l’Abîme. Ces pauvres gens entrent à l’Abîme convaincus qu’ils vont très bien, ils croient qu’ils sont déjà du nombre des élus et que leurs croyances les ont sauvés. Ils croient cela, et il n’y a aucun moyen de les faire démordre, de leur prouver le contraire. C’est ainsi qu’ils plongent dans l’Abîme où, à travers des millions et des millions d’années, ils se désintégreront lentement jusqu’à se transformer en poussière cosmique : c’est là la Deuxième Mort.

Concluons en disant : seul est sauvé celui qui se convertit en un Ange. L’Ange doit naître à l’intérieur de nous-mêmes. Naître est un problème absolument sexuel, et le seul et unique chemin, c’est celui du Mariage Parfait.

Ce chapitre est tiré de Le Mariage Parfait (1950) par Samael Aun Weor.

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