Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Le Chemin Étroit

Bien-aimés frères Gnostiques, en cette nuit de Noël 1967, je veux que vous sachiez que toutes les grottes connues et celles qui sont encore à découvrir forment un vaste réseau ininterrompu qui englobe la planète toute entière et qui constitue l’Orcus des classiques, les limbes des Chrétiens, l’autre monde, en bref, où nous vivons après la mort.

Dante Alighieri voit les limbes dans le premier cercle des mondes infernaux ou mondes inférieurs. Assurément, nous pouvons affirmer avec insistance que les limbes sont la région des morts, le monde moléculaire.

Dans les limbes, on n’entend jamais les plaintes et les blasphèmes des condamnés ; on n’entend dans les limbes que les soupirs produits par la peine sans tourment qu’ont une immense multitude d’hommes, de femmes et d’enfants qui n’ont pas pu entrer dans le Royaume.

Il est urgent que vous sachiez, mes bien-aimés frères gnostiques, que les âmes des limbes n’ont pas péché ou bien, si elles ont péché, qu’elles se sont repenties et ont même acquis dans leur vie plusieurs mérites et vertus, de la beauté et de l’innocence, mais cela ne fut pas suffisant pour qu’elles obtiennent l’entrée dans le Royaume, car il leur manquait le principal : il leur manquait le travail avec les eaux spermatiques de l’existence, elles n’ont pas connu l’Arcane A.Z.F., le Sahaja Maïthuna, la magie sexuelle, et si quelqu’un leur en a parlé, elles l’ont rejeté, croyant pouvoir entrer dans le Royaume sans l’eau du baptême.

Il convient d’éclaircir une fois pour toutes, mes chers frères, que le baptême symbolise d’une façon claire et spécifique le travail sexuel avec l’Ens-Seminis, qui renferme dans un état potentiel tout l’Ens-Virtutis du feu.

Les fonts baptismaux, qui contiennent les eaux spermatiques du premier instant, sont le sexe, la pierre philosophale des vieux alchimistes médiévaux, sur laquelle nous devons bâtir le temple intérieur.

Pierre, le grand Maître du sexe, a dit : « Voici que je pose en Sion la pierre principale de l’angle, choisie et précieuse ; celui qui croira en elle ne sera pas déçu.

Pour vous, donc, qui croyez, elle est précieuse ; mais pour ceux qui ne croient pas, la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la tête de l’angle, pierre d’achoppement et rocher de scandale. »

Quiconque veut monter doit d’abord descendre, telle est la loi. Rappelez-vous que le sexe est la pierre d’achoppement et le rocher de scandale.

Il est urgent de descendre à la neuvième sphère (le sexe) pour y travailler avec l’eau et le feu, origine des mondes, des bêtes, des hommes et des dieux ; toute initiation blanche authentique commence par là.

La descente à la neuvième sphère a été depuis les temps antiques la plus grande épreuve pour démontrer la suprême dignité de l’Hiérophante : Jésus, Hermès, Bouddha, Mahomet, Moïse, le saint Lama, etc., durent subir cette terrible épreuve.

Il est urgent de fabriquer nos corps solaires dans la forge ardente de Vulcain, car il est interdit d’assister au banquet du Seigneur avec des corps lunaires, avec des vêtements de mendiants.

Mars descend à la forge ardente de Vulcain, à la neuvième sphère, pour retremper son épée et conquérir le cœur de Vénus ; Héraclès, pour nettoyer les écuries d’Augias par le feu sacré ; Persée, pour trancher la tête de la Méduse.

Dans les limbes, Dante rencontra de nombreux enfants innocents, des patriarches et des hommes illustres qui ne descendirent jamais à la neuvième sphère ; c’est pour cette faute qu’ils sont condamnés, et leur peine consiste à vivre dans le désir sans espérance.

Des personnes de grande valeur vivent dans les limbes, leur unique crime étant de ne pas avoir fabriqué leurs corps solaires.

Dans les limbes, Dante rencontra des poètes aussi fameux qu’Homère, Horace le satirique et Ovide.

Flottant dans les limbes, Dante parvint au pied d’un château sept fois ceint de hautes murailles et défendu tout autour par un gracieux petit fleuve ; il traversa sept portes et arriva dans une prairie d’une fraîche verdure, où il rencontra des personnages austères, de grande autorité, mais malheureusement vêtus de corps lunaires.

Dans les limbes, Dante rencontra Electre et plusieurs de ses compagnons, parmi lesquels il reconnut Hector et Enée. Dans les limbes, Dante rencontra Camille et Penthésilée, ainsi que le bon roi Latinus qui était assis aux côtés de sa fille Lavinie.

Dans les limbes, Dante vit ce Brutus qui chassa Tarquin de Rome, il vit Lucrèce, et aussi Julia, Marzia et Cornelia, de même que Saladin, qui était seul et à l’écart des autres.

Dante rencontra Socrate dans les limbes, et Démocrite, qui prétend que le monde a pour origine le hasard ; aussi Diogène, Anaxagore, Thalès, Empédocle, Héraclite et Zénon, tous très sages mais vêtus d’habits de mendiants, de corps lunaires.

Et Dante rencontra dans les limbes Dioscoride, l’observateur des vertus des plantes, Sénèque le moraliste, Euclide le géomètre, Ptolémée et plusieurs autres hommes sages de la race lunaire.

Dans les limbes vivent de nombreux hommes justes qui ont travaillé pour l’humanité et qui ont dissous le moi, mais qui ont commis l’erreur de ne pas fabriquer leurs corps solaires.

On est étonné de voir le Mahatma Gandhi, vêtu de corps lunaires, vivre dans les limbes.

Un jour, après avoir constaté que le feu sacré n’était jamais monté par l’épine dorsale du Mahatma, je ne trouvai pas déplacé de lui dire : « Toi, tu n’es pas réalisé ! » Sa réponse fut : « Je n’ai pas eu le temps pour cela. »

« Ce n’est pas une excuse juste », furent mes dernières paroles.

Il est certain que le Mahatma Gandhi aurait pu fabriquer ses corps solaires dans la forge ardente de Vulcain (le sexe), car il avait une épouse magnifique, mais il commit l’erreur de s’abstenir, croyant pouvoir s’autoréaliser en renonçant au sexe ; il fut un sincère dans l’erreur.

Dans un temple des limbes, je rencontrai également Yogananda, vêtu de corps lunaires, il se croyait honnêtement autoréalisé, et quand je lui fis voir son erreur, quand je lui dis : « Toi, tu n’es pas autoréalisé ! », il fut alors rempli d’une grande surprise et voulut se mettre à discuter avec moi. L’intervention du Maître supérieur de ce temple fut nécessaire pour qu’il comprenne sa situation.

Je ne regretterai jamais d’avoir averti le grand yogi, le noble Yogananda, qu’il devra se réincarner pour se marier et travailler dans la neuvième sphère s’il veut fabriquer ses corps solaires afin d’entrer dans le Royaume.

Des millions de saints ermites, de sublimes yogis et de nobles mystiques qui ont senti du dégoût envers le sexe et qui ont cru innocemment qu’il était possible d’entrer dans le Royaume avec des corps lunaires vivent à présent dans les limbes.

Les limbes sont la région des innocents, de ces mystiques, saints, sages et pénitents qui n’ont pas connu le Grand Arcane, la Maïthuna, ou qui l’ont rejeté parce qu’ils ont cru en toute honnêteté qu’ils pourraient se réaliser seulement à force d’abstention sexuelle, de Pranayamas, de pénitences, d’exercices yogiques, etc. ; ce n’est pas pour rien que Pierre a dit que le sexe est la pierre d’achoppement et le rocher de scandale.

Dans les limbes, il existe des milliers d’écoles pseudo-ésotériques et pseudo-occultistes qui ne nuisent à personne et qui font du bien à tout le monde, mais qui malheureusement ne servent jamais à rien pour ce qui est de l’autoréalisation intime, car elles n’enseignent pas l’Évangile de Pierre, le Maïthuna. Seul Mercure, le messager des dieux, l’Archimage, avec le caducée de Mercure qui symbolise l’épine dorsale autour de laquelle s’enlacent les deux serpents nommés Ida et Pingala, lui seul pourra évoquer de nouveau à la vie, à l’aide du Maïthuna, les âmes malheureuses qui ont été précipitées dans les limbes.

L’âme du premier père est sortie des limbes, ainsi que celle d’Abel, son fils ; celle de Noé, celle du législateur Moïse, celle du patriarche Abraham, celle du roi David ; celle d’Israël, de son père et de ses fils, de même que celle de Rachel. Ceux-ci se réincarnèrent tous pour travailler dans la neuvième sphère et fabriquer leurs corps solaires et atteindre la seconde naissance ; ils sont maintenant des anges d’une splendeur indescriptible.

On est rempli d’étonnement lorsque l’on parle avec l’ange Israël ; dans son aura solaire, tous les versets sublimes de l’Ancien Testament résonnent en harmonie.

Ce chapitre est tiré de Le Chemin Étroit (1968) par Samael Aun Weor.

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