Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Le Chemin Étroit

Dans notre chapitre précédent, nous avons dit que l’Être, l’Intime, l’esprit divin de chaque créature vivante a deux âmes : la Bouddhi et le Manas supérieur.

L’Être est en lui-même l’Atman, l’ineffable ; si nous commettions l’erreur de lui donner les qualificatifs de moi supérieur, d’alter ego, de moi subliminal, d’ego divin, etc., nous commettrions un blasphème, car cela qui est le divin, le réel, ne peut jamais tomber dans l’hérésie de la séparation.

Supérieur et inférieur sont deux parties d’une même chose ; moi supérieur et moi inférieur sont deux parties du même ego pluralisé (Satan).

L’Être est l’Être, et la raison d’être de l’Être est cet Être lui-même. L’Être transcende la personnalité, le moi, l’individualité.

L’Atman, l’Être, se dédouble lui-même en Bouddhi et en Manas. Bouddhi est notre Walkyrie, notre épouse divine (la Béatrice de Dante), l’âme spirituelle. Manas, le Manas supérieur erronément appelé l’ego causal en théosophie, est l’âme humaine, l’époux éternel de la Walkyrie.

Bouddhi et Manas sont en réalité les deux âmes jumelles, les deux poissons du signe zodiacal des Poissons, au milieu des eaux profondes de l’éternelle Mère-Espace.

Les opposés Masculin-Féminin se concilient dans la monade pour former la triade immortelle Atman-Bouddhi-Manas.

La triade immortelle de toute créature lunaire n’est pas incarnée, elle vit librement dans la voie lactée, mais elle est branchée au corps physique par le fameux Antakarana, le fil de la vie, le cordon d’argent.

Le pauvre animal intellectuel erronément appelé homme possède uniquement à l’intérieur de ses corps protoplasmiques lunaires, emprisonnée dans le moi pluralisé, une fraction de l’âme humaine, l’Essence, la Bouddhata.

De même que l’Atman se dédouble en la Bouddhi et en le Manas supérieur, ce dernier se dédouble également en la Bouddhata, en l’Essence.

Le pauvre animal intellectuel ne pourrait certainement pas incarner sa triade immortelle en lui-même et à l’intérieur de lui-même, car vu qu’il n’a que des corps internes protoplasmiques et lunaires, il est évident qu’il ne résisterait pas à l’immense voltage électrospirituel de l’Atman-Bouddhi-Manas et qu’il en mourrait.

Quiconque veut incarner en lui-même et à l’intérieur de lui-même son âme totale, sa divine triade immortelle, doit d’abord descendre dans la neuvième sphère (le sexe) pour créer ses corps électroniques solaires.

Dans l’Atman vit Isabelle. Il me vient présentement à la mémoire la particule Is, le principe féminin éternel, et les mystères isiaques. Abel est le noble époux de l’éternelle aimée, l’âme humaine.

Incarner l’immortelle triade divine signifie de fait la sortie de la neuvième sphère ou la seconde naissance.

L’enfant qui naît sort de la matrice ; celui qui naît dans les mondes supérieurs sort de la neuvième sphère (du sexe).

Celui qui parvient à la seconde naissance entre dans le temple des deux fois nés. Celui qui atteint la seconde naissance doit renoncer au sexe pour toute l’éternité. L’acte sexuel est absolument interdit aux deux fois nés. Quiconque violerait cette loi perdrait ses corps solaires et tomberait dans la vallée de l’amertume.

Celui qui parvient à cette seconde naissance dont Jésus parla à Nicodème pénètre de fait et de plein droit dans le Magis Regnum, Regnum Dei.

Personne ne pourrait entrer dans le Royaume habillé de vêtements de mendiant, de haillons lunaires. Je connais le cas d’une dame adepte qui fabriqua ses vêtements de gala, ses corps solaires, en dix années de travail intense dans la neuvième sphère. Cette dame est maintenant un habitant du Royaume et elle vit avec les Élohim.

Il est difficile de fixer le temps précis qui est nécessaire pour la seconde naissance, tout dépend de la qualité du travail. Certains peuvent atteindre la seconde naissance en quinze ou vingt ans de travail intense dans la neuvième sphère ; d’autres peuvent y mettre beaucoup plus longtemps.

Rappelez-vous, frères gnostiques, que notre grande devise est Thelema (la volonté). L’auto-réalisation intime est uniquement réservée aux hommes et aux femmes qui ont Thelema.

Deux chemins s’ouvrent devant le deux fois né : celui de droite et celui de gauche.

Le chemin de droite est pour ceux qui travaillent dans la dissolution du moi ; le sentier de gauche est pour ceux qui commettent l’erreur de ne pas travailler dans la dissolution du moi.

Le deux fois né qui ne réduit pas son ego lunaire en poussière cosmique se transforme en un avorton de la Mère cosmique, en un Marut : il y a des milliers de sortes de ceux-ci. Certaines sectes orientales et quelques tribus musulmanes commettent l’erreur regrettable de rendre un culte à toutes ces familles de Maruts.

Tout Marut, tout Hasnamussen (prononcez le h aspiré), a de fait deux personnalités, la blanche et la noire, la solaire et la lunaire. L’Intime, l’Être, habillé des corps électroniques solaires, est la personnalité blanche du Hasnamussen ; le moi pluralisé, habillé des corps protoplasmiques lunaires, est la personnalité noire du Hasnamussen. Ces Maruts ont donc un double centre de gravité.

Il est vital de comprendre chacun de nos défauts psychologiques dans tous et chacun des quarante-neuf régions du subconscient, mais cela ne pourrait suffire à éliminer toutes ces entités submergées qui personnifient nos erreurs.

Le mental ne peut rien changer d’une manière radicale ; le mental peut se payer le luxe de cacher ses propres erreurs, de les justifier, de les condamner, de les transférer d’un département du mental à un autre, mais il n’est pas capable de les dissoudre ou de les éliminer.

Il faut une aide supplémentaire, une assistance spéciale, quelqu’un qui sorte, qui extraie, qui expulse ces moi, ces entités submergées qui personnifient nos erreurs psychologiques, et qui les jette dans les mondes infernaux.

Par bonheur, chacun de nous a sa Mère cosmique particulière, sa Mère divine. Ce point mathématique de la Mère-Espace, ce Point-Mère d’où est surgi l’Être, l’Atman, est de fait la racine elle-même de la Monade, la Mère particulière de la Monade.

Ce point mathématique, ce point Mater, est en lui-même incommensurable, et il existe d’une façon plus réelle que tout ce qui est mesurable. La mesurabilité est hors de tout doute un indice d’existence excessivement grossier, car la mesurabilité elle-même est un concept extrêmement conditionné.

Dans une pagode bouddhique de Chine, les moines m’enseignèrent une forme très spéciale de prière, une asana ou posture sacrée pour prier le Bouddha intime et, par le fait même, la Mère cosmique particulière du Bouddha intime.

Voici comment procéder :

  1. Mettez-vous à genoux.
  2. Asseyez-vous sur vos talons à la manière musulmane.
  3. Ouvrez vos bras en croix.
  4. En priant la Mère divine, inclinez-vous vers l’avant et vers l’arrière avec les bras ouverts, en restant fermement assis sur vos talons.

Une fois que nous avons compris tel ou tel défaut psychologique dans tous et chacun des niveaux subconscients du mental, nous devons implorer, nous devons demander l’aide de notre Mère divine particulière, la supplier d’éliminer de nos corps lunaires le moi, l’entité qui personnifie ce défaut.

Sans l’aide de la Mère divine, il s’avère impossible d’éliminer ces mois-démons qui vivent dans nos corps lunaires.

La compréhension préalable de tout défaut psychologique est indispensable avant que la Mère divine ne procède à l’élimination de l’entité submergée qui le personnifie.

Lorsque le moi pluralisé est absolument éliminé, nous sortons des enfers atomiques et nous entrons dans la région moléculaire du purgatoire.

Dans le purgatoire, nous devons faire griller ou frire les germes du moi, car s’ils ne sont pas brûlés, ils germent de nouveau ; rappelons-nous que le moi pluralisé peut lui aussi, comme l’oiseau Phénix, ressusciter de ses propres cendres.

L’élimination des corps protoplasmiques lunaires n’est possible que lorsque le moi pluralisé est mort et que les mauvaises tendances ou semences ont été réduites en poussière cosmique par le feu.

« Rendez à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César. » Les corps lunaires sont à la nature ; celle-ci nous les a prêtés et nous devons les lui rendre.

Ce chapitre est tiré de Le Chemin Étroit (1968) par Samael Aun Weor.

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