Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : Enseignements Cosmiques d’un Lama

Papus dit dans son « Traité élémentaire de Sciences Occultes » que les vrais Initiés d’Orient sont ceux qui sont assignés aux sanctuaires secrets du Brahmanisme, car eux seuls sont capables de nous donner la clé réelle de l’Arcane A.Z.F. grâce à la connaissance de la langue atlante primitive : Watan, racine fondamentale du sanscrit, de l’hébreux et du chinois.

L’Ordre Sacré du Tibet extrêmement antique est certes l’authentique dépositaire du trésor réel de l’Aryabarta. D’antiques traditions archaïques qui se perdent dans la terrifiante nuit de tous les âges assurent que cette institution vénérée se compose de 201 membres ; le plan majeur est formé de 72 Brahmanes.

Il est écrit au fond des siècles et en caractères de feu que Bagavan Aclaïva, le Grand Maha- Rishi, est le régent secret de l’ordre mystérieux.

Par le Saint-Huit signe de l’infini, tout chela, à condition d’une conduite droite, peut se mettre en contact direct avec cette organisation secrète.

Le Saint-Huit tracé horizontalement est sans aucun doute un vivant Clepsydre. Si l’on considère intimement l’extraordinaire formation de ce signe merveilleux, il ressort clairement la continuité d’un même trait qui ferme un double circuit dans le premier trait, tandis que dans le second un seul ferme en se déviant dans l’autre pour se projeter à l’extérieur après avoir coupé le signe au point même de son croisement.

L’un ferme, l’autre ouvre. C’est donc cette clé dont on a besoin pour ouvrir toutes les portes et couper tous les courants formés par l’énergie atomique, depuis celle que nous avons imaginée et avons déposée dans le fond de la conscience, jusqu’à celle qui est originelle de toutes, qui circule de la même manière dans le centre vital de la Neuvième Sphère.

Bien, maintenant éviter grâce à ces recours les risques propres à toute expérience astrale, ainsi qu’obtenir une sortie auto-consciente et rapide sont, entre autres, des raisons bien suffisantes pour que l’Ordre Sacré du Tibet puisse appuyer sa devise : « Rien ne résiste à notre Pouvoir ».

En accord avec la description antérieure, on suggère l’exercice suivant :

  1. Quiétude et silence du mental.
  2. Imaginer vivement le Saint-Huit.
  3. Méditer profondément sur l’Ordre Sacré du Tibet.
  4. Ce signe lie ou sépare tous les éléments régis par l’énergie atomique s’il est tracé avec les doigts : majeur, index et pouce de la main droite sur la superficie du plexus cardiaque.

Aimez le Saint-Huit, vénérez-le et concentrez-vous profondément en lui. Ce nombre, finalement, de cette manière, est un clair emblème de ce Mercure Philosophique – véritable incarnation d’Hermès – avec lequel l’Initié doit travailler dans le Magistère du Feu.

Méditez sur le signe sacré de l’infini, parfaite représentation du nexus vivant qui enlace sagement les deux mondes divin et matériel, qui commande respectivement les eaux d’en haut et celles d’en bas de l’espace profond, dans la seconde phase de la création, qui s’unissent finalement dans le foyer central interne de la conscience individuelle, comme véhicule, canal et moyen d’expression de l’un en l’autre. Concentrez-vous profondément en le saint symbole, en l’ineffable Huit, en ce double courant de feu et d’eau qui s’entrecroisent sagement dans la Neuvième Sphère, à l’intérieur des entrailles vivantes de la Terre.

Rappelez-vous la noble figure alchimique de Basile Valentin, resplendissante variation du Caducée, symbole sacré du Mercure des Sages dans lequel s’unissent les propriétés actives du Soufre avec la merveilleuse fécondité productrice du Sel, pour réaliser sagement l’union mystique de deux luminaires (lumières) dans trois mondes.

Qu’il y ait de la profondeur dans votre méditation. Méditez sur l’Ordre Sacré du Tibet. Evoquez ces 8 Kabires ou Kabirim du signe de l’Infini, ces 8 frères, divinités sémites ineffables dont le culte et les mystères passèrent ensuite aux grecs et aux romains, leur centre spécial se trouvant à Samothrace. Ces Dieux Saints considérés enfants d’Ephaïstos ou de Vulcain et d’une belle enfant de Protée apparaissent, nés du Feu Sacré qui se développe et se déroule à l’intérieur de la Terre. Ces 8 frères sont donc les recteurs de la nature, les générateurs des phénomènes vitaux, les régulateurs de toutes les activités fondamentales de l’organisme planétaire où nous vivons. Méditez et priez, restez alertes et vigilants, telle la vigie en période de guerre et ne tombez pas dans la tentation.

Que le Saint-Huit ineffable et terriblement divin se submerge, tel un baume précieux, dans votre coeur endolori, et que les 8 Kabires guident vos pas jusqu’à l’Ordre Sacré du Tibet. Soyez, je vous le dis, Entiers, Unitotaux, Réceptifs. Une de ces nuits, n’importe laquelle, vous serez appelés du temple des Himalayas.

« Demandez et l’on vous donnera, frappez et l’on vous ouvrira ».

Ô Lanu, dis-moi, es-tu disposé à supporter les épreuves ? Les vieux sages d’Orient disent que les épreuves de base fondamentales sont au nombre de 7, indispensables pour la réception initiatique dans l’Ordre Sacré du Tibet. Le Maître Luxemil a déjà parlé de la dernière de ces épreuves. Serait- il par hasard très agréable d’expérimenter la terreur de la mort ?

C’est seulement ainsi cependant que nous en venons à comprendre que le prix de l’auto-réalisation intime de l’Etre se paye avec la vie elle-même.

Le lugubre sort m’échoit de contempler la trace ignée de ce qui fut ! J’ai connu les luttes, j’ai connu des épreuves ; je frappai, comme d’autres, aux portes du temple. Cette beauté séductrice du Temple oriental donna un éclair de vie à mon âme douloureuse, comme le rayon qui colore et pose dans le nuage qui pleure, l’arc-en-ciel qui réjouit. Image sacrée du temple agréable et irradiante, elle fut cette étoile errante ou rapide météore, la foudre qui traça dans ma nuit un ardent sillon d’or. Cet ineffable sanctuaire du Tibet est le fanal et la torche, l’haleine rafraîchissante et le tourbillon qui agite, le calme de l’esprit qui recrée et de la tempête qui flagelle.

Insondable mystère, harmonie douce et forte, sévère et grave. Dieu me concède de t’obtenir, comme lyrisme funèbre, gloire de sang, fleur d’abîme, deuil et gloire de la mort.

Sur ce noir fleuve de l’existence profane brille l’austère et grave vérité, tel le silence des étoiles au-dessus du terrible crépitement des vagues. Et je fus soumis à d’indicibles épreuves entre ces murs sacrés, dans la noble cour du temple. Que de souvenirs ! Que le soir replie dans le vide son aile d’or, qui me viennent à l’esprit pour le bien de mes lecteurs ces réminiscences ésotériques, que les étoiles tintinnabulent, que les oiseaux nocturnes me disent beaucoup de choses en secret !

Dans cette cour de mystères, une Dame Adepte, après tant et tant d’épreuves vraiment épouvantables et terribles, me montra sinistrement la figure horrible et désincarnée de la mort ; tête de mort osseuse, entre deux tibias croisés. Laissez-moi vivre encore un peu. Je suis en train de travailler pour l’humanité dolente – je paierai tout ce que je dois en me sacrifiant pour la grande orpheline. Ayez de la compassion pour moi. « Si tu avais été préparé, tu mourrais en présence de cette figure ». Ceci fut la réponse suivie d’un silence terrifiant.

Moi, vil ver de terre boueuse, debout à côté d’une de ces solennelles colonnes invaincues du sanctuaire : « Pauvre de moi, aïe, aïe, aïe ! » De terribles souvenirs me vinrent à l’esprit.

J’étais dans l’Ordre Sacré du Tibet, mais ceci n’était pas nouveau pour moi ; je me souviens qu’en d’autres temps j’avais été dans ce même lieu, debout à côté de la même colonne vénérable. Dans la cour autour de la table sacrée, un groupe de Nirmanakayas était assis et ces êtres ineffables distillaient la félicité.

Oh, Dieu ! Des tuniques si belles, vêtements de paradis, visages si divins ! Quelques Sambogakayas étaient parmi eux, lesquels comme on le sait, ont 3 perfections de plus que les Nirmanakayas.

Permettez que je vous dise quelques mots. Me viennent à la mémoire en ces instants le souvenir d’autres temps : il y a de nombreux siècles déjà, j’étais ici, en ce même lieu, près de cette même colonne. « Si tu n’avais pas été ici avant », me répondit un vénérable vieillard, « tu ne serais pas revenu frapper aux portes de ce temple ». J’avançai de quelques pas, me retirant de la colonne, pour me placer avec révérence devant la table des saints ; le vieillard qui avait pris la parole au nom de tous les élus se leva pour me faire quelques justes reproches.

Quel majestueux visage ! il paraissait un Christ vivant ; dans ses yeux se reflétaient beaucoup de jours et de nuits cosmiques ; sa barbe sacrée était une vive représentation du verbe universel de vie, et sa chevelure immaculée tombant sur ses ineffables épaules nous rappelait l’Ancien des jours de la Kabbale hébraïque.

Il parla et dit des choses terribles ; il mentionna une femme que j’avais connue après la submersion du vieux continent atlante. « Te souviens-tu de celle-ci ? » « Oui, vénérable Maître, je m’en souviens ». Il est évident que par elle j’avais échoué dans les temps antiques. « Te rappelles-tu de celle-là ? » « Oui, vénérable Maître, je m’en rappelle ». Vint alors à mon esprit le vivant souvenir d’une reine tibétaine. En Asie centrale, au coeur même des Himalayas, existait un merveilleux royaume il y a de cela près d’un million d’années. Les habitants de cet antique pays furent le résultat d’un mélange Aryen-Atlante.

Tout ésotériste sait très bien que la première sous-race de notre cinquième Race actuelle a fleuri en Asie Centrale. J’ai vécu dans ce vieux pays et connu la reine en question, celle que le Maître me rappelait en me faisant le reproche. Elle vint à moi, alors que j’étais un prêtre de l’Ordre Sacré du Tibet. La malheureuse souffrait et me conta ses tragédies. Le monarque, son époux, était amoureux d’une autre femme et, naturellement, la malheureuse reine était tombée dans le désespoir. Je voulus l’aider, fis ce que je pus pour elle, mais je commis de graves erreurs.

Assaillir le mental d’autrui est un délit et il serait absurde de nier mes propres erreurs ; j’utilisai les pouvoirs psychiques de manière évidemment négative et j’allai même jusqu’à commettre l’erreur de recevoir quelqu’argent. Le trésor royal me paya la somme au compte des dépenses de la reine. L’époux abandonna sa concubine ; le roi et la reine se sont réconciliés pour le bien du pays.

Apparemment, j’avais bien agi, mais rappelons-nous les mots du Maître Moria : « Dans les cadences du vers, le délit se cache aussi ». Toute lumière faite, il est facile de comprendre que je tombai dans l’absurde, que je commis des stupidités et que, bien que j’ai été un Deux-Fois-Né, je fus sévèrement châtié. Le vieillard était là, rappelant toutes ces choses et il est clair que ma douleur morale fut grandement épouvantable.

« Tu as eu recours à l’Ordre de la Jarretière ? » « Oui, vénérable Maître, j’ai eu recours à lui », fut ma réponse. Comment le nier ? Le regard de ce vieillard très sacré me traversait le coeur, impossible de me cacher devant la divinité. Je me rappelai alors cette antique personnalité que j’avais eue dans l’antique Rome. On me confia d’établir une forte trame pour la quatrième sous-race de cette cinquième Race-Racine, et j’utilisai alors la personnalité humaine de Jules César. J’ai formé le Grand Empire Romain, je me battit comme un lion dans les Gaules et tout le monde sait que je fus assassiné par Brutus le traître.

Je n’avais aucun besoin de recourir à l’Ordre de la Jarretière : les lois secrètes de la Grande Vie Universelle m’auraient aidé de toutes façons sans le besoin de cette institution romaine. Je me sentis après ces reproches honteux de moi-même, peiné et le coeur endolori.

Une Dame Adepte déguisée en bourreau rituel avança résolument jusqu’à moi, avec le fouet sacré dans sa main droite. Je compris immédiatement que je devais passer par la flagellation évangélique. Je m’acheminai vers l’intérieur du temple, bien lentement, le long de cette cour vétuste entourée d’archaïques murailles. Meurs ! Meurs ! Meurs ! s’exclama la Dame, tandis qu’elle me fouettait réellement avec le fouet sacré.

Oui, c’est ce que je veux : mourir, mourir, mourir ; fouettez-moi plus fort ; et ces coups de fouet, au lieu de produire en moi cette épouvantable douleur de la torture, entraient en moi comme l’eurent fait des rayons électriques, me faisant du bien, car je sentais qu’à l’intérieur de moi ces entités qui constituent le Moi pluralisé étaient abattues à mort.

Il est écrit que Horus doit vaincre et détruire les démons de Seth (Satan) pour que l’âme ressuscite dans le coeur d’Osiris (le Christ).

Il est évident, certain et pathétique, qu’après être revenu à la seconde naissance, j’avais besoin de mourir en moi-même, ici et maintenant. Ceci n’est pas la mort ordinaire, commune et courante des profanateurs de la vie, qui inspire une si grande terreur aux êtres vulgaires, à ces multitudes qui peuplent la surface de la Terre.

Ceci, certes, est la Mort Initiatique ou Philosophique des Maîtres à laquelle Giordano Bruno fait allusion quand il écrit « Coloro Che Filosofano Dirittamente Intendono a Moriré ».

C’est là la mort de Seth, le Moi-Même, le Soi-Même, tellement adoré par tant de sincères fourvoyés.

Nombre d’années de ma vie ont passé et jamais je n’ai pu oublier cet évènement cosmique arrivé au coeur des Himalayas. Aujourd’hui, je suis mort, j’ai intensément travaillé avec l’aide de mon Serpent sacré : les démons rouges de Seth ont été mis en déroute.

Grande fut la lutte, mais j’ai obtenu la Mort Initiatique.

Le chemin est plus amer que le fiel. Beaucoup sont appelés et peu sont les élus. Le sentier de la vie est formé des traces des sabots du cheval de la mort.

J’avais besoin de dissoudre l’Ego, de mourir, oui, et maintenant, je parle parce que…

Ce chapitre est tiré des Enseignements Cosmiques d’un Lama (1970) de Samael Aun Weor.