Écrit par : Samael Aun Weor   Catégorie : En Regardant le Mystère

Mes amis, nous allons aujourd’hui parler un peu des Nahuals, un sujet très intéressant puisqu’il fait partie des vieilles traditions de notre peuple mexicain.

Je veux que vous m’écoutiez avec une infinie patience, avec le désir de comprendre profondément chacune de mes paroles.

De nombreux cas extraordinaires me viennent à la mémoire en cet instant, des cas qui valent bien la peine d’être étudiés.

Oaxaca est encore aujourd’hui une ville aux légendes mystiques et occultistes que les ésotéristes devraient connaître.

Quand un enfant naît dans cette région, il est obligatoirement relié aux fameux Nahuals.

Que l’enfant naisse le jour ou la nuit, ses proches font, dans un cas comme dans l’autre, un cercle de cendres autour de la maison.

À l’aube, d’après ce qu’on nous a dit, on examine les traces qu’ont laissées dans les cendres les animaux de l’endroit.

Il ne fait pas de doute que si ces empreintes correspondent, par exemple, à un renard de la montagne, celui-ci est le Nahual de l’enfant ; et si les traces ont été faites par quelque autre animal que ce soit, celui-ci est sans aucun doute cet élémental, le Nahual du nouveau-né.

Passons maintenant aux Nahuals végétaux. Depuis les temps antiques, on enterre l’ombilic du nouveau-né avec une pousse d’arbre. Il va de soi que cet arbre reste relié à l’enfant et que ce dernier croit simultanément dans le temps avec cet élémental végétal. Les gens de cet endroit savent très bien que l’élémental de l’arbre peut aider l’enfant auquel il est relié dans plusieurs aspects de la vie.

Les anciens aborigènes d’Amérique travaillaient toujours avec les merveilleux élémentaux des plantes ; ils réalisaient avec ceux-ci d’infinis phénomènes magiques, ils guérissaient à distance, conjuraient des tempêtes, etc.

Il serait bon de se rappeler maintenant que les élémentaux de la nature sont les créatures angéliques qui animent tout ce qui est, tout ce qui a été et tout ce qui sera. Chaque atome minéral est le corps physique d’un élémental inférieur, chaque plante est le corps physique d’un élémental végétal intelligent, et chaque créature animale est le véhicule matériel d’un élémental de ce règne.

Dans les temps antiques, avant que nous commencions le cycle des existences humaines, il est évident que nous étions des élémentaux ; vous comprendrez maintenant pourquoi nous nous trouvons reliés à telle ou telle pierre ou animal.

Vous voyez donc comment à Oaxaca ces traditions millénaires ne se sont pas perdues, et il est indubitable que plusieurs natifs de l’endroit sont bel et bien protégés par ces élémentaux auxquels on les relie à la naissance. Les Nahuals sont donc des élémentaux idéaux lorsque nous les aimons réellement.

Le chat noir est sans aucun doute un Nahual extraordinaire ; je vais vous raconter une expérience que j’ai vécue avec lui. Nous avions chez nous un petit chaton de couleur noire ; je me proposai de gagner son affection, et il est visible que j’y parvins.

Une nuit, je désirais faire une expérience métaphysique transcendantale ; je m’étendis sur mon lit et je plaçai à mon côté l’innocent animal.

Je détendis mon corps physique comme il le faut, puis je me concentrai profondément sur le félin, en lui demandant qu’il me sorte de mon corps physique.

Je confesse sans ambages que cette concentration fut longue et très profonde ; elle dura peut-être l’espace d’une heure.

Je m’endormis légèrement durant la concentration intense, mais j’allais connaître une surprise extraordinaire.

La taille de la petite créature semblait augmenter, et elle se convertit bientôt en un géant aux proportions énormes, couché sur le bord de mon lit.

Je le touchai de la main droite et il me parut d’acier ; il irradiait de l’électricité et son visage était noir comme la nuit.

Il n’y a pas de doute que tout son corps gardait sa couleur, mais il avait laissé la forme animale pour prendre à la place une forme humaine, sauf pour le visage, qui, même s’il devenait gigantesque, restait celui d’un chat.

C’était plus insolite que je ne m’y serais attendu ; cela me surprit terriblement et, un peu effrayé, je le conjurai avec la Conjuration des Sept du sage Salomon.

Le résultat fut que l’enchantement cessa ; quelques instants plus tard, je retrouvais de nouveau avec moi l’innocente créature sous sa forme de chaton.

Le lendemain, je marchais, très préoccupé, dans les rues de la ville. Je croyais que la peur avait été éliminée de ma nature, et voilà que maintenant ce Nahual m’avait donné une peur bleue !

Toutefois, je me résignais en quelque sorte à avoir perdu la bataille, et je me dis « courage ! » en attendant impatiemment la nuit pour répéter l’expérience.

Je plaçai de nouveau la petite créature à ma droite dans mon lit, comme la nuit précédente.

Je détendis mon corps physique, ne laissant aucune tension dans les muscles, puis je me concentrai profondément sur le félin, gardant au plus profond de mon cœur l’intention de ne pas me laisser encore une fois apeurer.

« Un soldat averti ne meurt pas à la guerre », et j’étais évidemment bien informé sur ce qui devait se passer ; aussi la peur avait-elle été franchement éliminée de mon intérieur.

Une heure environ s’écoula et, en concentration très profonde, le phénomène de la nuit précédente se répéta.

L’élémental du chaton sortit, de toute évidence, de son corps, pour prendre une forme humaine gigantesque et terrible.

Couché dans mon lit, je le regardai ; il était tellement effrayant, si terrible : son corps gigantesque ne tenait pas du tout dans mon humble lit, ses jambes et ses pieds dépassaient. Ce qui m’étonna le plus, c’est que cet élémental, même en ayant abandonné son corps physique, puisse se matérialiser physiquement, se rendre visible et tangible à nos sens, de sorte que je pouvais le toucher avec mes mains physiques, il semblait fait de fer ; je pouvais le voir avec mes yeux, son visage était terrible.

Mais cette fois je n’eus pas peur : je m’étais proposé d’exercer un contrôle complet sur moi-même, et il est clair que j’y parvins. Je lui parlai donc d’une voix posée et ferme pour exiger de lui qu’il me sorte de mon corps physique. Je lui dis d’abord : « Lève-toi de ce lit, petit chat. » Dès que je dis cela, le géant se mit debout.

Je poursuivis en lui ordonnant : « Maintenant, sors-moi de mon corps physique, amène-moi en astral. » Le géant me répondit alors avec les paroles suivantes : « Donne-moi les mains. » Je tendis bien sûr les mains, et l’élémental en profita pour me tirer et me sortir du corps physique.

Cet être étrange était doté d’une force terrible, mais il irradiait de l’amour et voulait visiblement me servir : ainsi sont les élémentaux de la nature.

Alors, debout dans mon corps astral à côté de mon lit, avec pour compagnon cet être mystérieux, je pris de nouveau la parole pour lui ordonner : « Amène-moi au centre de la ville de Mexico. »

« Suis-moi », fut la réponse du colosse. Il sortit de la maison en marchant lentement et je le suivis pas à pas.

Nous marchâmes à différents endroits de la ville, jusqu’à ce que nous arrivions à San Juan de Letran, où nous nous arrêtâmes un moment à une intersection.

Il était minuit et je désirais ardemment mener l’expérience à bonne fin. Je vis un groupe d’hommes en train de discuter au coin d’une rue ; ils étaient en corps physique, et pour cette raison, ils ne me voyaient assurément pas. Je voulais néanmoins me rendre visible et tangible devant eux, telle était mon intention.

Je me dirigeai donc vers ce géant, vers ce Nahual aux merveilles et aux prodiges, et d’une voix douce mais impérative, je lui donnai ce nouvel ordre : « Passe-moi maintenant au monde des trois dimensions, au monde physique. »

Le Nahual élémental posa alors ses deux mains sur mes épaules en exerçant sur elles une certaine pression.

Je sentis que j’abandonnais le monde astral pour pénétrer dans le monde physique ; je devenais visible et tangible pour le groupe d’hommes qui se trouvait là.

M’approchant d’eux, je leur demandai : « Quelle heure avez-vous, Messieurs ? »

« Minuit et demi. »

« Merci, Messieurs ; je veux maintenant vous dire que je viens des régions invisibles et que j’ai voulu me rendre visible et tangible devant vous. Ce que je vous dis est étrange, pas vrai ? » Les hommes me regardèrent, étonnés ; je leur dis ensuite : « Au revoir, Messieurs, je retourne maintenant dans le monde invisible. » Je demandai à l’élémental de me ramener aux régions suprasensibles, et, bien sûr, la créature obéit sur-le-champ.

Je réussis à voir l’étonnement de tous ces messieurs, leur horreur, leur frayeur, puis ils s’éloignèrent à toute vitesse de cet endroit.

Il me suffit de donner de nouveaux ordres au géant élémental pour qu’il me ramène à la maison.

De retour chez moi, en entrant dans la chambre, je vis cet homme mystérieux perdre sa taille gigantesque et pénétrer dans le petit corps félin étendu sur le lit, précisément par la glande pinéale qui, comme on le sait, se trouve située dans la partie supérieure du cerveau.

Je fis de même, posai mes pieds astraux sur cette petite glande du corps physique, puis je me retrouvai dans mon corps dense pour me réveiller dans le lit.

Je regardai le petit chat, lui fis quelques caresses et le remerciai en lui disant : « Je te remercie pour le service que tu m’as rendu ; toi et moi, nous sommes amis. »

En pensant à tout cela, mes chers amis, j’ai conclu que les chatons, que ces élémentaux félins, peuvent être idéaux pour tous ceux qui aspirent à la vie supérieure. Avec cette sorte de Nahual, n’importe quel occultiste peut apprendre à sortir en astral de façon consciente et positive : l’important, c’est de ne pas avoir peur, il faut beaucoup de courage.

Il n’est pas superflu de dire que pour ce genre d’expériences psychiques, il faut que la couleur du chat soit noire.

Bien des ignorants instruits peuvent se payer le luxe de se moquer de toutes ces déclarations ésotériques, mais cela ne nous importe pas : nous écrivons pour ceux qui ont des préoccupations spirituelles, nous parlons pour les personnes qui, réellement, désirent ardemment l’éveil de la conscience.

QMaître, pourriez-vous m’expliquer ce qu’est un élémental ?

R. Mon ami, je veux que vous compreniez que tout atome est un trio de matière, énergie et conscience. Évidemment, l’aspect conscient d’un atome, quel qu’il soit, est un élémental.

Élargissez maintenant un peu plus cette idée, pensez au chaton de notre expérience : vous y verrez un organisme physique, et il est évident que ce dernier est constitué d’organes et de cellules.

Pensez maintenant que chaque cellule est une somme d’atomes ; qu’on décompose n’importe quel atome, et celui-ci libèrera de l’énergie. Tout organisme se réduit clairement, en dernière analyse, à différents types et sous-types d’énergie.

Il y a cependant plus dans la créature ou dans les créatures : il y a l’intelligence, la conscience.

Indubitablement, la conscience du chaton de notre expérience (ou de toute autre créature animale) est l’élémental intérieur, le Nahual dont parlent les natifs d’Oaxaca. De toute évidence, cette conscience est dotée d’un corps éthérique, qui lui permet de se rendre visible et tangible n’importe où et de se manifester sous différentes formes, comme vous avez pu le constater dans mon récit.

Pensons aux plantes ; dans chacune d’elles, voyons le trio matière, énergie et conscience : cette dernière, encore une fois, est l’élémental.

Il y a des élémentaux dans le feu, il y en a dans l’air et ils existent aussi dans l’eau et dans la terre ; les sages de l’Antiquité apprenaient à manier les élémentaux. Les mages des temps archaïques donnaient des ordres aux élémentaux de l’air, et ceux-ci obéissaient en enlevant les nuages ou en les éloignant, selon la volonté du mage. Ils commandaient aux salamandres du feu et ils pouvaient agir à volonté sur les volcans de la terre. Ils donnaient des ordres aux élémentaux de l’eau, et il est indubitable qu’ils pouvaient ainsi apaiser les tempêtes ou faire déborder les rivières et les lacs. Ils conjuraient les élémentaux du règne minéral pour réaliser des opérations alchimiques ou pour faire trembler la terre, ou simplement pour conjurer les tremblements de terre, et le résultat était toujours merveilleux. Je crois que maintenant vous pourrez mieux comprendre ce que sont les élémentaux ; je vous conseille d’étudier l’œuvre intitulée « Les Elémentaux », de Franz Hartmann, le grand initié allemand.

QJ’ai entendu dire qu’avec les chats noirs on fait de la magie noire, on invoque les démons, etc. Que dites-vous de cela, Maître ?

R. Tout dans la nature a un double usage : il y a la plante qui guérit et la plante qui tue. Voyez de même combien l’électricité est magnifique, combien de machines sont mues par l’énergie électrique, voyez la gamme des services qu’elle nous rend ; néanmoins, elle sert aussi à la chaise électrique. Je crois que personne n’ignore que l’électricité, dans les mains des bourreaux, cause la mort.

Le chat noir est utilisé de façon criminelle par les pervers de la magie noire, mais il peut aussi être utilisé par les saints de la magie blanche. Les élémentaux en eux-mêmes ne sont ni bons ni mauvais ; tout dépend de l’usage que nous en faisons. Si nous les employons pour le bien, nous ferons de bonnes œuvres, mais si nous les employons pour le mal, nous ferons de mauvaises œuvres.

Je crois qu’aucun des amis ici présents n’est dédié à la magie noire : il me semble que tous peuvent utiliser les services du chat noir (qui est spécialement magique) pour apprendre à sortir en corps astral de manière consciente et positive. Travailler pour l’éveil de la conscience n’est pas un délit.

gm-2016

Ce chapitre est tiré de En Regardant le Mystère (1972) de Samael Aun Weor.

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